Les salariés du sidérurgiste ArcelorMittal à Liège (Belgique) ont voté mardi la reprise du travail après une grève de huit jours, a-t-on appris de sources syndicale et patronale.
Le travail "reprendra dans les heures à venir", a indiqué à l'AFP David Camerini, du syndicat chrétien CSC, expliquant la décision de mettre fin à la grève par le fait que "la direction a fait marche arrière sur les points qu'elle avait imposés unilatéralement".
Ce mouvement social avait été marqué le 4 octobre par la séquestration durant plus de 24 heures de six membres de la direction locale d'ArcelorMittal par des syndicalistes réclamant des garanties sur la reprise de l'activité de deux hauts-fourneaux.
Les sites de Liège emploient quelque 3.000 personnes.
Le conflit faisait suite à l'annonce du groupe ces dernières semaines qu'en raison de la baisse de la demande, il ne relancerait pas sa "phase à chaud" liégeoise durant le quatrième trimestre 2011.
Dans l'attente d'une relance, les syndicats réclamaient le maintien des contrats de l'ensemble des travailleurs intérimaires et le paiement des dimanches non travaillés pour le personnel en chômage temporaire.
Lundi soir, lors de discussions avec les syndicats, la direction a accepté de réintégrer une trentaine de salariés en contrat à durée déterminée, a indiqué M. Camerini.
Elle a aussi accepté de "réactiver la mobilité du chaud vers le froid", c'est-à-dire des ouvriers des hauts fourneaux vers d'autres activités de l'entreprise, permettant de leur éviter le chômage technique pendant la durée de l'arrêt de ces hauts fourneaux.
La direction est "satisfaite de la décision des syndicats de reprendre le travail", a réagi un porte-parole du groupe en Belgique, Etienne Botton, interrogé par l'AFP, qui s'est félicité du fait que "les dernières discussions aient permis de mettre sur pied les conditions d'une reprise positive du dialogue social".
Il a cependant réfuté l'idée que la direction ait fait marche arrière face aux syndicats. Les éléments sur lesquels ils sont tombés d'accord constituent "ni plus ni moins que l'application de ce qui était sur la table le 14 septembre", avant le début du conflit, a-t-il souligné.
Selon M. Camerini, une réunion est prévue lundi prochain avec la direction d'ArcelorMittal, dans un lieu non encore déterminé mais qui pourrait être le siège de l'entreprise à Luxembourg, pour discuter de "l'avenir de la sidérurgie liégeoise". M. Botton a confirmé qu'un contact était prévu la semaine prochaine avec la direction européenne du groupe, sans donner plus de détails.