Après 4 séances de hausse, la Bourse de Paris a lâché 0,25% mardi, affectée par des prises de bénéfices, dans un marché prudent avant le vote de la Slovaquie, dernier pays à se prononcer sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et avant les publications trimestrielles américaines.
A la clôture, le CAC 40 a abandonné 7,95 points pour terminer à 3.153,52 points, dans un volume d'échanges modeste de 2,63 milliards d'euros.
Sur les autres grands marchés européens, la tendance était dispersée: à Londres, l'indice Footsie-100 a terminé quasi à l'équilibre (-0,06%) et le Dax à Francfort a gagné 0,30%, alors que le Eurostoxx 50 lâchait 0,21%.
"Après près de 13% de hausse en 4 séances sur le marché parisien, une journée de consolidation est bien légitime", a souligné Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
"Des explications techniques sont à l'origine du repli tout comme la prudence des investisseurs qui attendent le vote de la Slovaquie et les premiers résultats des entreprises américaines", a-t-il ajouté.
Un vote crucial du Parlement slovaque qui doit s'exprimer sur un renforcement du FESF destiné aux pays en difficulté, a tenu les boursiers en haleine ce mardi. Bratislava est le dernier des 17 pays de la zone euro à se prononcer et le résultat du vote sera connu dans la soirée.
Le marché a été également affecté par les déclarations de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, qui a jugé que des "décisions claires" étaient nécessaires en regard de la gravité de la situation de la zone euro. "Depuis trois semaines, les choses se sont détériorées, la crise est devenue systémique", a indiqué M. Trichet.
Cette déclaration jugée sévère a toutefois été bien amortie par les marchés car les investisseurs continuent à profiter des effets positifs de la rencontre au sommet franco-allemande et de la volonté affichée des dirigeants des deux pays de gérer la crise de la dette en zone euro et de recapitaliser les banques.
Parmi les valeurs, Société Générale (+5,28% à 21,85 euros) plus forte hausse de la cote et BNP Paribas (+2,96% à 33,44 euros) ont été soutenus par les propos du ministre des Affaires étrangères français Alain Juppé qui a évoqué le renforcement des fonds propres des banques avec une arrivée "en dernier ressort" de capitaux publics. Le Crédit Agricole a réagi plus modestement et a gagné 1,12% à 5,44 euros.
Parmi les valeurs en forte baisse on note STMicroleclectronics, pénalisé par une dégradation de sa recommandation par ING et qui perd 4,54% à 5,19 euros. Essilor a aussi souffert d'un abaissement de recommandation de la part de Morgan Stanley et a abandonné 3,83% à 51,43 euros.
Des tensions pesaient également sur GDF Suez (-2,77% à 23,17 euros) alors que des discussions sont en cours sur la question du prix du gaz russe vendu à la Chine.
Dexia gagnait 0,50% à 0,80 euro. Les garanties de l'Etat à l'entité française issue du démantèlement de la banque franco-belge vont faire l'objet d'un collectif budgétaire présenté mercredi en Conseil des ministres et débattu lundi par les députés.