La chute des marchés boursiers a offert des perspectives pour certains investisseurs en braquant les projecteurs sur les actions qui offre un dividende élevé et une perspective de rendement plus intéressante que d'autres placements.
Ces valeurs, dites "à haut rendement", sont particulièrement attractives parce que le seul fait de les posséder permet de recevoir une somme d'argent sous forme de dividende, substantiel par rapport à son cours de Bourse.
"Dans ce contexte de marché incertain et agité, beaucoup d'investisseurs estiment qu'une stratégie centrée sur les dividendes peut servir leur portefeuille", résume Oliver Plein chez DWS Investments (Deutsche Bank).
"C'est une façon de participer aux marchés actions. Les dividendes atteignent un niveau particulièrement attractif dans un monde où il est difficile d'avoir du rendement", renchérit Claire Chaves d'Oliveira, responsable de la gestion d'actions chez Groupama AM.
Traditionnellement, les secteurs les plus rentables, selon ce critère, sont ceux qui sont les moins dépendants des soubresauts de l'économie. Ces entreprises sont donc capables de faire des profits et de les reverser en partie à leurs actionnaires de manière pérenne.
Or, avec la chute des Bourses pour cause de crise de la dette et de craintes sur la croissance, "il y a beaucoup de secteurs où le rendement des dividendes est au-delà de l'obligataire" et supérieur à 4 ou 5% par an, pour Claire Chaves d'Oliveira.
Pour les investisseurs, il devient donc plus rentable d'investir dans des actions à fort dividende, que d'acheter un emprunt de la même entreprise ou certains titres de dette d'Etat.
C'est le cas dans "les télécoms, les soins de santé et les services aux collectivités", souligne dans une note Nicolas Simar, directeur de la gestion actions "haut dividende" chez ING IM.
Les taux des emprunts d'Etats les mieux notés sont historiquement bas donc peu intéressants, parce que pris d'assaut par les investisseurs dans un contexte boursier exécrable.
En outre, sur le marché obligataire, la prime offerte par les entreprises pour emprunter n'est pas suffisante pour certains investisseurs.
Les actions à haut rendement sont donc revenues à la mode et cela pourrait bien durer, estiment les gérants.
"Certes, on ne sait pas très bien où on va en raison des incertitudes liées au risque récessionniste et à la crise de la dette, mais le marché n'est vraiment pas cher et sa valorisation intègre déjà les hypothèses les pires", explique Claire Chaves d'Oliveira.
Surtout, les entreprises vont beaucoup mieux que ne le laisse entendre leur parcours boursier et disposent pour certaines de véritables trésor de guerre.
"L'une des raisons qui vont un peu nous protéger, c'est que les entreprises vont bien, banques mises à part", pour Claire Chaves d'Oliveira.
"Aujourd'hui les bilans sont beaucoup plus solides et ont été renforcés dans la phase de reprise", estime Pierre Nebout, gérant de Tricolore Rendement, au sein de la compagnie financière Edmond de Rothschild.
La situation est donc très différente de 2008, où la crise financière a douché tous les espoirs de rendements sur les actions à fort dividende.
"En 2008 vous aviez tout un pan de secteurs cycliques qui affichaient des rendements de plus de 10% mais ce sont des dividendes qui ont été coupés, voire supprimés parce que le bilan ne permettait plus de distribuer du cash", selon M. Nebout.
Compte tenu de leur désendettement et d'une trésorerie confortable, "nous pensons que certaines compagnies n'auront aucun problème à verser leur dividende", conclut M. Plein.