La Bourse de Paris a terminé en hausse vendredi et a pris 0,66%, soit une troisième séance de hausse consécutive, grâce à une bonne nouvelle sur le front de l'emploi américain qui a rassuré sur l'état de santé de la première économie mondiale.
Le CAC 40 a gagné 20,19 points à 3.095,56 points, dans un volume d'échanges de 3,275 milliards d'euros. Il avait déjà engrangé 4,33% mercredi et 3,41% jeudi.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a pris 0,54%, Londres 0,23% et l'Eurostoxx 50 0,91%.
Malgré un début de séance poussif et un accès de faiblesse en fin de journée, le marché parisien est parvenu à décrocher une troisième séance dans le vert, revigoré par des espoirs de solutions en zone euro et de bonnes nouvelles économiques aux Etats-Unis.
"On est plutôt dans une phase de détente grâce à la macroéconomie américaine, après pas mal d'inquiétudes sur un fort ralentissement de l'économie", explique Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management.
"Le scénario retenu par les investisseurs est désormais plutôt celui d'une croissance molle que celui d'une récession, même s'il va falloir encore d'autres chiffres pour confirmer tout ça", remarque-t-il.
Le marché a salué les chiffres de l'emploi pour septembre aux Etats-Unis, l'économie ayant enregistré 103.000 créations nettes d'emploi, soit 81% de plus qu'en août. Ce chiffre est nettement meilleur que prévu par les analystes qui s'attendaient à 60.000 créations nettes de postes.
"Ce sont de bons chiffres qui montrent bien que l'économie américaine n'est pas en train de ralentir trop violemment", a commenté Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Les investisseurs constataient par ailleurs que les dirigeants européens intensifient leur mobilisation pour éviter un effondrement du système bancaire européen fragilisé par la crise de la dette.
La France est notamment favorable à une coordination européenne pour recapitaliser les banques européennes, afin de déterminer le capital nécessaire, le calendrier et les outils d'une telle opération, a déclaré à l'AFP le ministère des Finances.
L'objectif pour les dirigeants européens est de parvenir à "un consensus" sur le sujet lors du sommet des dirigeants des pays de l'Union européenne, puis de la zone euro, les 17 et 18 octobre à Bruxelles.
"On attend avec beaucoup d'impatience ce qui pourrait se passer sur les banques européennes, notamment sur l'ampleur et l'échéance d'une recapitalisation", estime M. de Champvallier.
Une rencontre entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel devrait se pencher sur le sujet dimanche.
Le gérant se veut toutefois méfiant et prévient que beaucoup reste à faire, en s'appuyant sur la faiblesse des volumes de transactions sur les marchés européens.
"Cela prouve qu'il y a encore de la méfiance de certains investisseurs qui ne reviendront sur les marchés qu'avec une solution plus puissante" aux problèmes actuels, dit-il.
Le secteur bancaire a toutefois souffert de prises de bénéfices après deux séances de forte hausse, à l'image de BNP Paribas (-1,48% à 31,55 euros), Crédit Agricole (-1,45% à 5,36 euros) et Société Générale (-0,87% à 20,51 euros).
Hors CAC 40, le titre de Dexia, toujours suspendu, reprendra sa cotation lundi, au moment où les tractations se poursuivaient vendredi pour assurer l'avenir des deux activités historiques de la banque, en France et en Belgique.
Vallourec, après avoir passé la plus grande partie de la journée en baisse, a grignoté 0,07% à 44,01 euros, à la suite de la révision à la baisse de son objectif de résultat brut d'exploitation au second semestre.
De son côté, Veolia Environnement a perdu 1,70% à 10,72 euros, après un abaissement de recommandation sur le titre par UBS de "neutre" à "vendre".
Bouygues (-0,33% à 25,67 euros) a perdu du terrain après avoir vu la recommandation sur son titre abaissée à "vendre", contre "conserver" auparavant, par S&P Equity Research.
Plusieurs valeurs cycliques, dépendantes de la conjoncture, ont poursuivi leur marche en avant, à l'instar de Saint Gobain (+1,74% à 31,94 euros) et Alcatel-Lucent (+1,32% à 2,00 euros).
Enfin, Total, première capitalisation du CAC 40, a pris 2,85% à 35,33 euros, dans la foulée de la hausse des cours du pétrole.