La Bourse de Paris évoluait en baisse dans les premiers échanges vendredi (-0,58%) après deux séances consécutives de forte hausse dans un marché prudent dans l'attente du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, devant donner une idée plus claire de l'état de l'économie américaine.
A 09H20 (07H20 GMT), le CAC 40 cédait 17,28 points à 3.058,09 points dans un volume d'échanges de 179,24 millions d'euros.
Jeudi, les Bourses ont été dopées par l'annonce de mesures exceptionnelles de la Banque centrale européenne (BCE) pour assurer le financement du système bancaire de la zone euro, fragilisé par la crise de la dette.
Le CAC 40 a ainsi enchaîné une deuxième séance consécutive de forte hausse: +3,41%, terminant au-delà des 3.000 points, son plus haut en clôture depuis le 8 septembre.
A Wall Street, l'indice vedette Dow Jones a aligné une troisième séance dans le vert (+1,68%), tandis que le Nasdaq, à forte valeur technologique, a pris 1,88%.
Pour cette dernière séance de la semaine, les investisseurs devraient rester prudents avant le temps fort de la journée prévu outre-atlantique, estiment les opérateurs.
Le ministère du Travail doit y publier à 14H30 les chiffres de l'emploi et du chômage du mois de septembre, l'occasion pour les marchés financiers de se faire une idée plus claire de la santé de la première économie mondiale.
"Les chiffres de l'emploi restent un indicateur déterminant", expliquent les analystes du courtier Aurel dans une note, s'attendant à des chiffres affectés comme le mois passé par des "éléments techniques".
"Les chiffres de septembre devraient être meilleurs que ceux du mois d'août mais pas trop non plus", s'avancent les analystes de la banque ING.
En zone euro, les investisseurs ont quelque peu été rassurés jeudi par la volonté des dirigeants politiques à voler au secours des banques malmenées par la crise de la dette.
La BCE a par exemple décidé d'ouvrir aux banques deux nouvelles lignes de crédit à volume illimité sur environ un an, une durée exceptionnellement longue, et leur a promis 40 milliards d'euros d'argent frais sous forme d'un programme de rachat d'obligations sécurisées.
Les gouvernements de pays de la zone euro, dont l'Allemagne, se disent aussi désormais prêts à renflouer les banques si besoin.
La chancelière allemande Angela Merkel a indiqué qu'elle allait en parler ce dimanche avec le président français Nicolas Sarkozy, jusqu'ici très réticent à un tel scénario.
Le Fonds monétaire international (FMI) suggère d'injecter entre 100 et 200 milliards d'euros dans les plus grandes banques européennes pour stabiliser le secteur.
"Les investisseurs reprennent espoir sur l'idée d'une résolution rapide de la crise en Europe. Mais, les mouvements de marchés restent fragiles", commente Christian Parisot chez Aurel.
Du côté des valeurs, le secteur bancaire, au centre des inquiétudes depuis l'été en raison de son exposition aux obligations d'Etat, faisait l'objet de prises de bénéfices. BNP Paribas perdait 1,86% à 31,43 euros, Société générale 2,49% à 20,14 euros et Credit Agricole 0,39% à 5,41 euros.
D'autres valeurs se distinguaient comme le titre du fabricant de tubes en acier sans soudure Vallourec qui dévissait de 7,11% à 40,89 euros. Il a abaissé ses prévisions pour le second semestre en raison des incertitudes économiques et du coût de ses nouvelles usines au Brésil et aux Etats-Unis.
L'action du groupe de luxe PPR reculait de 0,57% à 98,68 euros, alors que sa filiale, la Fnac, destinée à être cédée, va désormais faire face à la concurrence d'Amazon, dans le livre numérique. Le géant américain de l'e-commerce lance en France sa liseuse de livres numériques Kindle.