La banque centrale du Japon (BoJ) a voté vendredi à l'unanimité de ses neuf membres le maintien de son taux directeur dans la fourchette de 0,0% à 0,1%, afin d'aider le pays à se relever du séisme du 11 mars, à endiguer la déflation et à contrer les effets de la cherté du yen.
L'institut d'émission a par ailleurs indiqué qu'il prorogeait de six mois l'ouverture d'un guichet spécial pour l'obtention de fonds destinés à aider les entreprises sinistrées par le séisme et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du Japon le 11 mars, entraînant un grave accident nucléaire à la centrale Fukushima Daiichi.
"La banque a décidé de reporter d'un semestre, jusqu'au 30 avril 2012, la date limite de demande de prêts dans le cadre du programme pour soutenir les institutions financières dans les régions sinistrées", a précisé la BoJ dans un communiqué.
Elle a aussi prolongé des mesures d'exception concernant les garanties exigées en contrepartie de financement pour les entreprises affectées par la catastrophe qui a détruit en tout ou partie des installations ou porté un coup très dur aux affaires de nombreuses sociétés.
En dépit de circonstances intérieures encore difficiles six mois après le drame et d'une conjoncture mondiale instable, la BoJ envisage toujours un retour de l'économie japonaise sur le chemin d'une croissance modérée entre la fin d'année et le début de la prochaine.
La BoJ estime en outre que les prix à la consommation vont assez peu bouger d'un an sur l'autre durant un certain temps, même s'il est encore trop tôt pour considérer que le Japon s'est extirpé de la déflation.
"L'activité économique a continué de se reprendre, la production et les exportations d'augmenter. Dans ces circonstances, l'investivement des entreprises s'élève progressivement et la consommation privée de se reprendre", a écrit la BOJ.
Toutefois, la cherté du yen en partie due aux problèmes de dettes en Europe et aux hoquets de l'économie américaine continuent de constituer des sujets de préoccupation pour la banque.
"Il est nécessaire de regarder attentivement de quelle façon la situation extérieure instable rejaillit sur l'économie japonaise ainsi que sur l'évolution des taux de change et les marchés financiers", a-t-elle souligné.