Le président d'Omnium Finance Xavier Chausson a annoncé jeudi qu'il quittait son poste pour "se consacrer à la défense" de son groupe toulousain de promotion immobilière et placements financiers mis en cause par des investisseurs ayant perdu leur droit à la défiscalisation faute de locataire.
"J'aurai ainsi plus de liberté de parole pour défendre la société", a déclaré M. Chausson, qui reste l'actionnaire majoritaire du groupe avec 85% du capital, lors d'une conférence de presse à Paris.
Crée en 1992, Omnium Finance (160 salariés) a commercialisé 450 résidences, soit 32.000 logements dont près de 10.000 construits par sa filiale de promotion, tout en proposant une offre de produits d'investissements financiers.
Omnium Finance est visé par une information judicaire ouverte en 2008 à Toulouse. Deux de ses cadres dirigeants ont été mis en examen en mars 2011 mais uniquement pour des irrégularités dans la formation des mandataires. L'instruction se poursuit sur les autres volets du dossier.
Outre les litiges avec certains client ruinés et surendettés, pour avoir acheté trop cher des biens mal situés et avoir perdu leur droit à la défiscalisation, Omnium Finance est en conflit avec la compagnie Gan, filiale de l'assureur mutualiste Groupama, qui assurait les investisseurs contre l'absence de locataires ou les impayés de loyers.
"Depuis le mois de 2008, le Gan n'indemnise plus intégralement les sinistres de certains de ses clients, alors qu'il perçoit leurs primes et a régulièrement procédé à des augmentations de tarifs", a assuré M. Chausson.
Selon M. Chausson, "des dizaines de millions d'euros sont en jeu pour plus de 11.000 clients".
La situation est compliquée par le fait que la société d'admnistrations de biens Omnium Gestion, devenue CIGC, qui était en charge des logements vendus à des investisseurs, a été vendue à la société dinvestissement française IPE (Investors in Private Equity), devenue par ailleurs propriétaire du réseau de cabinets dadministration de biens Urbania.
Philippe Nguyen, président du groupe IPE, a déclaré à l'AFP que CIGC, qui compte 182 salariés, avait été placée en redressement judiciaire et qu'un appel à candidatures pour un repreneur, avec une date limite au 14 octobre, avait été lancé.
"Plusieurs repreneurs se sont montrés intéressés mais le passif ne sera peut-être pas repris", a indiqué M. Nguyen au téléphone depuis le Kazakhstan.