La Bourse de Paris est attendue en hausse jeudi, sur la lancée de son fort rebond de la veille, toujours portée par des espoirs d'une recapitalisation coordonnée des banques européennes pour les aider à résister à la crise de la dette en zone euro.
Le contrat à terme sur le CAC 40 prenait 0,55% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Mercredi, à l'image des principales places boursières du Vieux Continent, le marché parisien avait gagné 4,33%, rompant avec trois séances consécutives de baisse.
L'optimisme était aussi palpable outre-Atlantique, où l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a pris 1,21% et le Nasdaq, à dominante technologique, 2,32%.
Après des semaines de tergiversation, les dirigeants européens se sont pris en main pour éviter un effondrement du secteur bancaire, fragilisé par la crise de la dette, qui a mis à terre le groupe franco-belge Dexia.
La chancelière allemande Angela Merkel a jugé "justifié" de recapitaliser les banques européennes qui en ont besoin, en soulignant que le "temps pressait" et que son pays était prêt à le faire "si nécessaire".
"Le gouvernement allemand est prêt, si nécessaire, à réaliser une recapitalisation" des banques chez lui, a assuré mercredi la chancelière, en n'excluant pas que la question soit abordée au plus haut niveau, lors du prochain sommet européen à Bruxelles, les 17 et 18 octobre.
Selon le quotidien Die Welt, Mme Merkel entend convaincre le président français Nicolas Sarkozy d'agir vite pour soutenir les banques, lors de leur rencontre de dimanche, alors que Paris préfèrerait attendre.
Les ministres des Finances de l'UE ont en parallèle demandé au régulateur bancaire européen (EBA) d'évaluer l'impact sur les banques d'une forte décote appliquée aux obligations de l'Etat grec, a rapporté le Financial Times.
Le Fonds monétaire international (FMI) a, lui, concrètement suggéré mercredi d'injecter entre 100 et 200 milliards d'euros dans les plus grandes banques européennes pour stabiliser le secteur.
C'est dans ce contexte que les investisseurs attendent de voir, vers 13H45, quelle sera la décision de la banque centrale européenne (BCE) sur ses taux. Ce sera la dernière réunion présidée par Jean-Claude Trichet, dont le mandat de huit ans à la tête de la BCE s'achève le 31 octobre.
La BCE, qui a relevé son taux directeur deux fois cette année par crainte de l'inflation, pourrait cette fois annoncer une baisse pour soutenir l'économie en pleine crise de la zone euro.
Les analystes scruteront aussi les chiffres de la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) en zone euro au deuxième trimestre prévus à 11H00.
Aux Etats-Unis, ce sont les données sur les demandes hebdomadaires d'allocations chômage (14H30) qui retiendront l'attention des marchés financiers, avant les chiffres de l'emploi pour septembre attendus vendredi.
VALEURS A SUIVRE
L'ensemble du secteur bancaire et tout particulièrement DEXIA.
La France et la Belgique, coactionnaires de l'établissement financier, semblent déterminées à agir vite pour dépecer la banque, une nouvelle fois au bord de la faillite, tout en s'efforçant de rassurer les marchés sur le coût de ce sauvetage en pleine crise de la dette.
MICHELIN a annoncé maintenir ses objectifs pour 2011, malgré un ralentissement de l'activité au second semestre, notamment pour le poids lourd, avec notamment des volumes de croissance "autour de 8%".
EUROFINS SCIENTIFIC a relevé ses objectifs annuels et table sur un chiffre d'affaires au-dessus des 800 millions d'euros et un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 145 millions d'euros.
Le groupe de services VEOLIA ENVIRONNEMENT envisage la cession de ses filiales Proxiserve (entretien des équipements de chauffage et distribution d'eau) et Doméo (contrats d'assurance liés à l'habitat), a confirmé à l'AFP une source proche du dossier.