La Bourse de Paris accentuait ses gains (+2,17%) jeudi matin, alors que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a confirmé qu'il proposait "une action coordonnée" pour recapitaliser les banques afin de les aider à résister à la crise de la dette en zone euro.
A 10H30 (08H30 GMT), le CAC 40 prenait 62,84 points à 3.036,74 points, avec un fort intérêt pour les titres du secteur bancaire. BNP Paribas gagnait 6,29% à 31,34 euros, Société générale 4,97% à 20,52 euros et Credit Agricole 5,09% à 5,43 euros. Quant à la banque franco-belge Dexia, en cours de démantèlement, le titre montait de 1,86% à 1,04 euro.
"Nous proposons désormais aux Etats membres (de l'UE) de mener une action coordonnée pour recapitaliser les banques, et se débarrasser des actifs toxiques qu'elles peuvent détenir", a déclaré M. Barroso dans un entretien à Euronews.
Cette idée, longtemps rejetée par les dirigeants politiques de la zone euro, a gagné en épaisseur mercredi avec le soutien de la chancelière allemande Angela Merkel.
Mme Merkel a jugé "justifié" de recapitaliser les banques européennes qui en ont besoin, en soulignant que le "temps pressait" et que son pays était prêt à le faire "si nécessaire".
Selon le quotidien Die Welt, Mme Merkel entend convaincre le président français Nicolas Sarkozy d'agir vite pour soutenir les banques, lors de leur rencontre de dimanche, alors que Paris préfèrerait attendre.
Les ministres des Finances de l'UE ont en parallèle demandé au régulateur bancaire européen (EBA) d'évaluer l'impact sur les banques d'une forte décote appliquée aux obligations de l'Etat grec, a rapporté le Financial Times.
Le Fonds monétaire international (FMI) a, lui, concrètement suggéré mercredi d'injecter entre 100 et 200 milliards d'euros dans les plus grandes banques européennes pour stabiliser le secteur.
Les investisseurs anticipent en outre des mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE) aux banques.
La banque centrale tient ce jour sa dernière réunion monétaire sous la présidence de Jean-Claude Trichet, dont le mandat de huit ans à la tête de la BCE s'achève le 31 octobre.
A l'issue de cette rencontre, elle devra annoncer vers 13H45 si elle laisse ou pas son taux directeur inchangé.
La BCE, qui a relevé son taux directeur deux fois cette année par crainte de l'inflation, pourrait cette fois annoncer une baisse pour soutenir l'économie en pleine crise de la zone euro.
"Certains attendent une baisse des taux assez forte, d'autres en revanche tablent sur un prolongement des aides que la BCE apporte au secteur bancaire, notamment un prolongement des opérations de refinancement à un an", a indiqué à l'AFP Jean-Louis Mourier, opérateur chez le courtier Aurel.
"Nous attendons des annonces fortes pour soutenir le système bancaire qui s'est nettement fragilisé (...). Il est important que la BCE délivre un message de soutien inconditionnel pour les banques à travers des octrois massifs de liquidités", renchérissent les analystes de CM CIC. Ils citent par exemple l'ouverture de nouvelles lignes de refinancement auprès de la BCE.