
Face à l'offensive d'Air France en province contre les compagnies à bas coûts, la première d'entre elles, easyJet, ne compte pas rester les bras croisés et annonce déjà l'ouverture à l'été prochain de deux nouvelles bases en France, à Nice et Toulouse.
La compagnie "low cost" britannique, qui est déjà très présente sur les deux plateformes parisiennes (Orly et Roissy) et à Lyon, va baser un appareil A319 sur chacun de ces deux aéroports.
Cela lui permettra de proposer à l'été 2012 cinq destinations de plus depuis Nice, dont Toulouse, Nantes et Bordeaux. A Toulouse, elle va aussi ouvrir cinq nouvelles destinations, dont Bâle-Mulhouse et Bruxelles.
Ce projet constitue un peu la réponse du berger à la bergère puisqu'Air France a déjà dit qu'elle allait se positionner depuis Nice et Toulouse au printemps 2012, avant Bordeaux à l'été.
Contrairement à l'irlandaise Ryanair, qui s'implante principalement dans des petits aéroports, easyJet est en concurrence frontale avec Air France puisqu'elle dessert les principaux aéroports de l'Hexagone.
"On ne bâtit pas notre stratégie en fonction de ce que fait la concurrence, mais disons que cela a accéléré notre décision d'ouvrir deux nouvelles bases à Nice et à Toulouse courant avril pour qu'elles soient opérationnelles à l'été prochain", a concédé François Bacchetta, directeur général d'easyJet France, dans un entretien à Aujourd'hui en France/Le Parisien.
Pour trouver la parade face aux compagnies à bas coûts, Air France a eu une idée: des "bases de province". L'objectif est de faire partir ses avions et son personnel depuis une ville de province - et non plus de Paris - afin de réduire les coûts, d'augmenter la productivité, pour, in fine, pouvoir proposer des billets à moindre prix.

La compagnie française vient tout juste de lancer sa première base à Marseille. Depuis dimanche, elle y offre donc 13 nouvelles liaisons vers la France ou l'Europe, avec des billets aller à partir de 50 euros TTC.
Marseille n'est pas une ville phare pour easyJet puisqu'elle n'y propose que deux destinations vers le Royaume-Uni.
En revanche Toulouse, et surtout Nice, sont des zones où la compagnie britannique est bien implantée. Aujourd'hui, elle assure déjà 16 liaisons depuis Nice et 11 depuis Toulouse.
François Bacchetta avait déjà expliqué à l'AFP qu'il était difficile pour une compagnie traditionnelle de s'improviser "low cost".
Jeudi, il assure que ses prix de départ "seront inférieurs à ceux d'Air France". Il rappelle qu'à Lyon, les billets easyJet sont vendus à partir de 30,35 euros. Un chiffre qui peut toutefois rapidement grimper en fonction du remplissage de l'avion.
Air France estime de son côté se démarquer "par la qualité" de son produit, a réagi le porte-parole de la compagnie, contacté par l'AFP.
"Nous n'avons pas du tout l'intention d'offrir à bord de ces avions un service +low cost+", avait insisté Pierre-Henri Gourgeon, directeur général de la compagnie aérienne, lors de la présentation de ce projet.
Le paiement par carte, l'enregistrement sur internet et le choix du siège sont gratuits, alors que certaines compagnies à bas coûts facturent ces services, fait valoir Air France.
Et pour la compagnie française, le projet d'easyJet est la preuve que son "offensive" contre les "low cost" "est prise au sérieux".
"L'annonce d'easyJet ne remet aucunement en question le développement d'Air France au départ de Toulouse, Nice", a insisté le porte-parole.
En France, Air France a 50% de parts du marché moyen-courrier, easyJet 10% du marché et Ryanair 5/6%, avait détaillé M. Bacchetta en juillet.
Mais sur Nice, easyJet monte à 20% du marché, contre 35% pour Air France.