L'heure s'annonce au rebond sur les marchés européens qui ont encaissé des pertes sévères au cours des trois dernières séances. Ils s'apprêtent à suivre Wall Street, qui a fini en nette hausse grâce à des rachats à bon compte. Moody's a pourtant dégradé la note de l'Italie de trois crans à A2, avec une perspective maintenue à négative. D'importantes statistiques économiques sont attendues, en particulier les indices des directeurs d'achat dans les services en Europe et USA et l'enquête ADP sur l'emploi privé aux USA en septembre.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse technique, le bureau DayByDay constate qu'un nouveau gap baissier a été ouvert hier lors de la réintégration de la zone 2916 / 2870 points. La bougie noire montre que les forces vendeuses sont toujours présentes mais la forte reprise des marchés américains devrait permettre un test de 2968 points. Le franchissement de cet obstacle provoquera une nouvelle jambe de hausse en direction de 3080 points : le bureau DayByDay conserve son biais haussier au-dessus de 2816 points.
Les valeurs à suivre
ANOVO
ANovo a annoncé que son administrateur judiciaire avait été saisi d'une quinzaine de projets dont 6 préservent la majorité des activités françaises, 3 d'entre eux visant également la reprise de la majorité des filiales. « A ce stade, et compte tenu des délais imposés, les projets sont subordonnés à diverses conditions que les candidats doivent lever dans les prochains jours », a précisé le spécialiste du SAV pour produits électroniques. Parmi les candidats à la reprise figurent les sociétés BBA Solutions, Butler Capital, LDC, Phoenix, Regenersis, SBE et des investisseurs autour de Jacob Abbou.
DEXIA
Dexia ne conservera pas sa forme actuelle, a déclaré ce matin François Baroin sur RTL. Le ministre de l'Economie estime que la solution pour sauver la banque franco-belge devrait être annoncée jeudi. Hier soir, le gouvernement belge a accepté la création d'une structure de défaisance, une "bad bank" pour séparer le portefeuille d'activité à risque d'un montant estimé à quelque 100 milliards d'euros.
LAFARGE
Lafarge (-8,48% à 23,96 euros) affiché hier la plus forte baisse de l'indice CAC 40. C'est le poids de la dette pesant sur les cimentiers qui a inquiété les marchés. Le point de départ de ce regain de craintes se trouve à Mexico où le géant Cemex est tombé lundi à ses plus bas de 12 ans sur fond d'inquiétudes concernant la santé financière du groupe. Les investisseurs s'alarment du ralentissement économique mondial. Lequel pourrait empêcher la société de respecter ses covenants et l'obliger à renégocier ses accords de financement avec les banques.
NOTREFAMILLE.COM
NotreFamille.com a essuyé au premier semestre une perte nette de 380 000 euros, à comparer avec une perte de 580 000 euros, un an plus tôt. Le portail français dédié à la famille et aux femmes au quotidien a également annoncé une perte d'exploitation de 380 000 euros, à comparer avec une perte de 600 000 euros au premier semestre 2010. NotreFamille.com a expliqué la réduction de plus d'un tiers de sa perte opérationnelle par sa maîtrise des charges de personnel.
Les chiffres macroéconomiques
Les investisseurs attendent l'indice définitif des directeurs d'achat dans le secteur des services pour septembre en zone euro à 10 heures, les ventes au détail pour août et la troisième estimation de la croissance au deuxième trimestre à 11 heures.
Aux Etats-Unis, l'enquête ADP sur l'évolution de l'emploi privé en septembre sera publiée à 14h45 et l'indice des directeurs d'achat dans le secteur des services pour septembre à 16h00.
Ce matin, l'euro cote 1,3308 face au billet.
Hier à Paris
Les Bourses européennes ont poursuivi leur chute ce mardi, les investisseurs redoutant que la crise de la dette grecque ne finisse par mettre en péril le système bancaire européen. En baisse marquée toute la matinée, les indices européens ont creusé encore leurs pertes dans le sillage de l'ouverture franchement négative de Wall Street, contaminé lui aussi par la crise grecque. Dans ce contexte, Ben Bernanke a annoncé qu'il était prêt à prendre des mesures supplémentaires pour soutenir l'économie. Le CAC 40 a perdu 2,61% à 2850,55 points tandis que le FTSE Eurotop 100 a cédé 2,53%.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en nette hausse grâce à un impressionnant retournement de situation en fin de séance. Les investisseurs avaient auparavant hésité entre leur inquiétude à propos de la situation en Europe et les commentaires du président de la Fed, qui a indiqué être prêt à prendre de nouvelles mesures pour soutenir l'économie. En revanche, Apple a fini en baisse après la présentation de la nouvelle version de son iPhone, plus puissant, mais semblable au précédent. Le Dow Jones clôturé en hausse de 1,44% à 10 808,71 points et le Nasdaq Composite a gagné 2,95% à 2404,82 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.