Apple a présenté mardi le nouvel iPhone 4S, cinquième version depuis 2007 de son appareil devenu la référence en matière de smartphone, mais qui, malgré plusieurs innovations, a laissé sur leur faim des analystes.
Comme prévu, le nouveau directeur général Tim Cook, en fonctions depuis le retrait du charismatique patron fondateur Steve Jobs en août pour raisons de santé, a joué le rôle de maître de cérémonie, mais il a cédé le premier rôle à son directeur du marketing Phil Schiller.
C'est "le meilleur iPhone qu'il y ait jamais eu", a assuré M. Schiller lors d'une présentation au siège du groupe à Cupertino (Californie). "Nos concurrents essaient d'imiter l'iPhone avec une liste de fonctionnalités, mais seul l'iPhone peut apporter ces percées novatrices qui fonctionnent harmonieusement entre elles".
L'action Apple a lourdement chuté durant la présentation, avant de se reprendre dans un mouvement haussier général. Elle a finalement fini la séance en baisse de 0,56% à 372,50 dollars, les investisseurs restant déçus que le groupe présente un iPhone qui, de l'extérieur au moins, ressemble à s'y méprendre à la version précédente.
Les innovations sont cachées à l'intérieur de l'appareil (microprocesseur plus puissant, antenne plus performante, caméra améliorée), ou résident dans les programmes.
Le plus remarqué, le programme Siri, est "un assistant intelligent qui vous aide à faire ce que vous avez à faire, sur simple demande", fait valoir Apple.
Siri peut aussi bien répondre à la question "est-ce qu'il me faudra un parapluie ce week-end?", que dire "comment est la circulation à côté d'ici", et il prend note quand on lui dit "rappelle-moi d'appeler maman quand j'arriverai à la maison".
L'iPhone 4S fonctionne avec une nouvelle version du système d'exploitation d'Apple pour ses appareils portables, iOS5, qui fonctionnera aussi avec les baladeurs iPod et les tablettes iPad.
Enfin l'iPhone 4S est compatible avec le nouveau système de stockage de fichiers en ligne d'Apple, iCloud, annoncé en juin et accessible au public à compter du 12 octobre
Parmi les plus critiques, l'analyste indépendant Jeff Kagan a reproché à Apple d'avoir suscité une attente disproportionnée par rapport aux nouveautés annoncées, où il n'a vu "rien de fracassant", juste un appareil "un poil meilleur que l'iPhone actuel".
Mais pour Frank Gillett, de Forrester Research, "Apple aurait facilement pu appeler (ce téléphone) iPhone 5 et les gens auraient été satisfaits", car les progrès sont réels - à commencer par le système Siri, qui "reconnaît le sens, pas seulement les mots".
"Je crois que c'est le début de l'ajout d'une vraie interface vocale sur les appareils nomades, pas seulement la reconnaissance vocale qui existe depuis un certain temps", ajoutait-il.
Ben Reitzes, de Barclays Capital, notait que ce nouvel appareil bénéficiait du "lancement le plus rapide de l'histoire de l'iPhone", grâce notamment à l'ajout de nouveaux opérateurs (Sprint aux Etats-Unis, KDDI au Japon).
Avant la fin de l'année l'iPhone 4S sera distribué dans 70 pays avec 100 opérateurs, notait M. Reitzes, qui du coup table sur un presque doublement des ventes d'iPhone entre l'été et le printemps: il escompte 30,8 millions d'appareils vendus entre octobre et décembre, contre 17,9 millions entre juillet et septembre.
Les Etats-Unis, la France, et le Canada font partie de la première vague de sept pays où sera commercialisé l'iPhone 4S dès le 14 octobre, suivis de 22 autres, dont la Belgique et la Suisse, deux semaines plus tard.
Pour sa première intervention en tant que patron d'Apple, M. Cook s'est mis bien plus en retrait que ne le faisait Steve Jobs.
"Je crois que c'est le modèle qu'il installe", a indiqué M. Gillett. "Lui, c'est le type qui s'occupe des grandes lignes. Il laisse l'équipe présenter les détails".