La Bourse de Paris a terminé sur un fort rebond mercredi et a pris 4,33%, après trois séances de baisse, revigorée par des indicateurs américains positifs et la perspective d'un plan européen pour renflouer leurs banques.
Le CAC 40 a gagné 123,35 points à 2.973,90 points, dans un volume d'échanges réduit de 3,335 milliards d'euros. L'indice vedette restait sur trois séances de baisse consécutives, lors desquelles il a abandonné au total 5,85%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a pris 4,91%, Londres 3,19% et l'Eurostoxx 50 4,22%.
"Les marchés sont relativement creux. Les opérateurs qui interviennent sont ceux qui ont le profil le plus risqué et donc les comportements les plus volatils", prévient Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le marché parisien a néanmoins passé la journée dans le vert et n'a cessé de gagner du terrain tout au long de la séance, relancé dans l'après-midi par l'ouverture de Wall Street et des indicateurs américains.
"On a eu un second souffle lié aux Etats-Unis, avec notamment un ISM non-manufacturier, soit 80% de l'économie américaine, au-dessus des attentes", observe M. Marçais.
L'activité dans les services a légèrement ralenti en septembre, selon l'association professionnelle ISM, à 53,0%, mais ce chiffre est plus élevé que les 52,8% attendu par les analystes.
Une bonne surprise est également venue du côté de l'emploi. Les entreprises privées ont créé 91.000 emplois nets, tandis que les analystes estimaient que les embauches avaient nettement ralenti.
"Ce sont des éléments positifs dans la mesure où le marché s'inquiète de la croissance américaine" et avant les très surveillés chiffres de l'emploi américain publiés vendredi, selon M. Marçais.
Ces bonnes nouvelles américaines se sont ajoutées à des informations en provenance de la zone euro selon lesquelles les responsables politiques de l'Union monétaire envisagent désormais clairement un plan coordonné pour renflouer les banques.
La chancelière allemande Angela Merkel a jugé "justifié" de recapitaliser les banques européennes qui en ont besoin et s'est dite prête à réviser les traités européens pour aller plus loin dans la gouvernance de la zone euro.
"Les Européens ont pris conscience de l?urgence de la situation et sont prêts à se mettre en ordre de bataille. L?électrochoc Dexia (la banque franco-belge en cours de démantèlement, NDLR) a décidé les autorités à accélérer sur le dossier de la recapitalisation des banques", ont souligné dans une note les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.
Une source diplomatique européenne a indiqué en particulier que les Européens discutent d'une accélération de l'application des nouvelles normes de Bâle III, afin que les banques augmentent plus vite que prévu leurs fonds propres, mais aucun calendrier n'est encore fixé.
Auparavant, le Fonds monétaire international (FMI) avait jugé qu'il était "plus que temps" que la zone euro trouve une solution à la crise de la dette, face à un risque de récession en 2012.
Il n'a pas exclu non plus d'intervenir sur les marchés et d'acheter des titres de dette publique d'Etats en difficulté, mais sans envisager de le faire.
En outre, selon Yves Marçais, certains opérateurs commencent à anticiper la fin des votes nationaux sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), d'ici plusieurs jours, qui va permettre de "voir enfin l'Europe en action".
Les valeurs bancaires ont profité de ces perspectives en zone euro, à l'image de BNP Paribas (+8,50% à 29,49 euros), Crédit Agricole (+9,89% à 5,17 euros) et Société Générale (8,65% à 19,60 euros).
Dexia n'a pris que 1,29% à 1,02 euro. La garantie que les Etats belge et français s'apprêtent à accorder à l'établissement ne portera pas sur des actifs de la banque mais sur son financement, a indiqué mercredi le ministre français de l'Economie François Baroin.
Les valeurs cycliques, les plus dépendantes de la conjoncture, ont bondi à l'instar de Saint Gobain (+9,30% à 29,55 euros) et Alcatel-Lucent (+9,68% à 1,96 euro).
Enfin, Gecina a pris 1,19% à 63,72 euros, après un début de séance en baisse et le remerciement de son directeur général pour cause de "divergences" avec le conseil d'administration.