La Bourse de Paris devrait ouvrir en hausse mercredi, tentant de rebondir après trois séances consécutives de baisse, mais le climat reste très incertain et les nuages noirs continuent à s'amonceler au-dessus de la zone euro et de son secteur bancaire.
Le contrat à terme sur le CAC 40 prenait 1,51% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Mardi, le marché parisien a cédé 2,61%. Mais la Bourse de New York a rebondi en toute fin de séance, le Dow Jones s'adjugeant 1,44% et le Nasdaq 2,95%, sur la foi de rumeurs d'un plus grand engagement des Européens en faveur de leurs banques.
"Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour la forteresse européenne et les risques de contagion de la crise grecque restent bien présents", a souligné un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Deux semaines après Standard and Poor's, l'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a sévèrement dégradé la notation de l'Italie de trois crans à "A2" contre "Aa2" auparavant et l'a assortie d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle pourrait encore l'abaisser à l'avenir.
L'agence de notation met en avant les risques pesant sur le financement de la dette colossale de la péninsule, l'atonie de la croissance et les "incertitudes politiques".
Le secteur bancaire européen va rester au coeur des préoccupations des investisseurs.
D'un côté, la zone euro réfléchit à une perte plus importante que prévu des banques privées sur leurs créances envers la Grèce, dans le cadre de leur contribution prévue au deuxième plan de sauvetage du pays.
De l'autre, elle envisage un plan coordonné pour renflouer ses établissements bancaires, fragilisés par la crise de la dette qui a fait une première victime dans l'Union monétaire avec le groupe franco-belge Dexia, en cours de démantèlement.
"La situation est délicate", les gouvernements vont devoir apporter des garanties à leurs banques, au risque d'alourdir leurs finances alors que la crise impose aux Etats de se désendetter, a estimé l'analyste interrogé par l'AFP.
Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a pour sa part exclu que la BCE puisse refinancer le fonds de secours européen (FESF) pour augmenter sa force de frappe.
Seule petite éclaircie, les partis de la coalition de centre-droit au pouvoir en Slovaquie, divisés sur le renforcement du Fonds de secours de la zone euro (FESF), ont décidé de fixer au 11 octobre la date de ce vote crucial au Parlement.
Les craintes d'un fort ralentissement économique devrait aussi continuer à jouer sur la tendance.
Le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, a tiré la sonnette d'alarme au Congrès mardi, exhortant les élus à soutenir une reprise économique qu'il juge "proche de fléchir".
"Notre croissance n'est pas assez forte, nous sommes très vulnérables à ce qui se passe en Europe", a renchéri le secrétaire au Trésor Timothy Geithner dans un entretien sur la chaîne de télévision CNN.
Dans ce contexte, les investisseurs suivront de très près les chiffres ADP de l'emploi dans le secteur privé et l'indice ISM d'activité dans les services pour septembre.
VALEURS A SUIVRE
L'ensemble du secteur bancaire et tout particulièrement DEXIA.
Le démantèlement de la banque franco-belge a franchi une première étape avec l'annonce de la création d'une "bad bank" appelée à reprendre ses actifs toxiques pour permettre aux autres activités de survivre.
Et la reprise par la Caisse des dépôts (CDC) et la Banque postale d'une partie des activités de prêts aux collectivités locales françaises du groupe est "la piste la plus sérieuse", selon le ministre de l'Economie François Baroin.
AXA: ses objectifs à HORIZON 2015 pourraient être affectés si l'évolution actuelle des marchés se prolongeait, selon les dirigeants de l'assureur.
SCOR a en revanche confirmé ses objectifs 2013 malgré l'ENVIRONNEMENT financier "incertain".
La société de biotechnologies BIOALLIANCE PHARMA a déposé un dossier en vue de l'enregistrement en Europe de son traitement de l'herpès labial récidivant, le Sitavir, dont elle a chiffré le potentiel commercial annuel de l'ordre de 150 à 200 millions d'euros.