L'euro fléchissait à nouveau face au dollar mercredi, après son rebond de la veille, dans un marché toujours ébranlé par l'aggravation de la crise des dettes en zone euro, après une dégradation de la note souveraine de l'Italie par l'agence financière Moody's.
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), l'euro valait 1,3291 dollar contre 1,3338 dollar mardi vers 21H00 GMT.
Il était tombé mardi en début d'échanges européens jusqu'à 1,3146 dollar, sa valeur la plus basse depuis le 13 janvier avant de rebondir vigoureusement.
Face à la monnaie japonaise, l'euro baissait à 101,96 yens contre 102,48 yens mardi soir. Il avait glissé mardi jusqu'à 100,76 yens -- un niveau plus vu depuis juin 2001.
Le dollar baissait face à la devise japonaise, à 76,69 yens contre 76,82 yens mardi soir.
"L'appétit pour les actifs risqués (dont l'euro) était revenu mardi, mais ce mouvement s'est essoufflé dans les échanges asiatiques, après l'annonce de la dégradation de l'Italie, qui reflète les risques croissants du pays en raison de son haut niveau d'endettement", observait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo - Mitsubishi.
A la suite de sa concurrente Standard and Poor's mi-septembre, l'agence de notation financière Moody's a abaissé mardi soir de trois crans la note des obligations d'Etat italiennes, pointant l'atonie de la croissance italienne.
Cette décision ravivait par ailleurs les craintes d'une contagion de la crise grecque aux autres Etats fragiles de la zone euro, alors que la perspective d'un défaut de paiement d'Athènes et du possible impact sur le secteur bancaire européen continue de préoccuper les investisseurs.
Les responsables européens peinent à s'entendre sur un renforcement du Fonds de secours aux pays en difficulté (FESF), malgré un montant actuel insuffisant pour soutenir des Etats comme l'Espagne et l'Italie si nécessaire.
Les ministres européens examinent en revanche la possibilité de mener des actions coordonnées pour recapitaliser les banques, a cependant indiqué le commissaire européen Olli Rehn, dans un entretien au Financial Times.
Les déboires de la banque franco-belge Dexia, qui s'achemine désormais vers un démantèlement, "illustrent les conséquences très sérieuses d'un possible défaut de paiement de la Grèce" sur un secteur bancaire fragilisé par son exposition aux dettes souveraines, soulignait Jane Foley, analyste de Rabobank.
Le dollar s'était affaibli mardi à la faveur de propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke, qui avait assuré que l'institution était "prête à prendre des mesures supplémentaires appropriées" pour soutenir une reprise économique vacillante.
"Mais si l'économie américaine est mal en point, elle n'est clairement pas la seule", rappelait Jane Foley, en soulignant la morosité des perspectives économiques européennes.
Dans ce contexte, "la demande de dollar comme valeur-refuge devrait se renforcer", au détriment de l'euro, notait-elle.
La prudence était par ailleurs de mise parmi les investisseurs à la veille de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) - bien que la majorité des analystes s'attendent à un statu quo de l'institution, l'attentisme pourrait entretenir la volatilité sur le marché des changes.
Vers 09H30 GMT, le franc suisse baissait face à l'euro à 1,2270 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9204 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique se stabilisait face à l'euro à 86,20 pence pour un euro, mais creusait ses pertes face au dollar à 1,5463 dollar, alors que les cambistes digéraient une révision en baisse de la croissance britannique au deuxième trimestre, à +0,1%.
L'once d'or valait 1.606 dollars, contre 1.638 dollars mardi soir.
Cours de mercredi Cours de mardi
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09H30 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3291 1,3338 EUR/JPY 101,96 102,48 EUR/CHF 1,2270 1,2221 EUR/GBP 0,8620 0,8616 USD/JPY 76,69 76,82 USD/CHF 0,9204 0,9162 GBP/USD 1,5463 1,5476