Deutsche Bank plonge de 6,47%à 24,08 euros aujourd'hui après l'annonce de l'abandon de ses objectifs 2011. Le groupe bancaire allemand, qui visait un bénéfice imposable de 10 milliards d'euros sur l'exercice en cours, estime désormais que ce chiffre n'est plus atteignable. Deutsche Bank anticipe toutefois un bénéfice au troisième trimestre et un niveau de résultat « consistant » sur l'ensemble de l'année.
La banque, qui misait sur ses activités de coeur de métier, se dit confrontée aux turbulences sur les marchés financiers. Deutsche Bank cite l'intensification de la crise de la dette souveraine européenne, qui a conduit à de grandes incertitudes parmi les acteurs du marché au troisième trimestre.
Cette tendance a pesé sur les volumes et sur les recettes, notamment en corporate banking. « Pour répondre au ralentissement significatif de l'activité clients, Deutsche Bank va réfléchir à un contrôle des coûts supplémentaire par rapport à ceux déjà mis en place » en CIB (corporate and investment banking), a déclaré la banque.
La banque a annoncé 500 réductions de postes dans cette division, prévues au quatrième trimestre de cette année et au premier trimestre de l'année prochaine.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
La réduction de la taille de leur bilan est à l'ordre du jour pour les banques françaises, qui souhaitent rassurer les marchés financiers. BNP Paribas a annoncé une réduction de 10% de la taille de son bilan d'ici à la fin 2012, et sa volonté de limiter sa dépendance aux refinancements en dollars. Cette décision implique la cession d'environ 70 milliards d'actifs d'ici à la fin de l'année prochaine. Quant à la Société Générale, elle désire intensifier les cessions dans son portefeuille d'actifs toxiques, déjà réduit de 8 MdEUR depuis début 2011. D'ici à fin 2012, la banque espère parvenir à une économie supplémentaire de 60 MdUSD de financement. Le modèle des banques françaises, historiquement basé sur le financement, évolue donc avec la crise financière. BNP Paribas et la Société Générale souhaitent toutes deux réduire certains types de crédits en dollars, comme les crédits export, trop coûteux en fonds propres et en liquidités, et qui s'inscrivent dans leur activité BFI (banque de financement et d'investissement).