La Bourse de Paris restait mal orientée mardi à la mi-journée, déprimée au lendemain d'une réunion infructueuse des ministres des Finances de la zone euro sur la Grèce, et la banque Dexia qui pourrait être démantelée vivait une séance noire.
A 12H45 (10H45 GMT), le CAC 40 perdait 2,43%, cédant 70,83 points à 2.856,74 points dans un volume d'échanges de 1,173 milliard d'euros.
"Le report de la réunion exceptionnelle du 13 octobre, qui devait décider ou non de loctroi à la Grèce de la tranche daide de 8 milliards d'euros, est une mauvaise nouvelle qui perturbe les marchés", soulignent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.
Tout en reportant toute décision sur ce prochain prêt qui doit sauver Athènes de la faillite, l'Eurogroupe a demandé à la Grèce d'accepter des mesures de rigueur supplémentaires pour 2013 et 2014.
Le piège se referme sur Athènes, estime Alexandre Baradez, analyste marchés chez Saxo Banque. "Ces nouvelles mesures d'austérité seront impossibles à appliquer dans un pays dans un tel état", souligne-t-il.
"Il faudrait des recettes fiscales liées à la croissance, or la Grèce est en pleine récession et on lui demande d'augmenter les impôts", déplore l'analyste.
Autre motif d'inquiétudes pour les investisseurs, la participation du secteur privé, essentiellement des banques, au deuxième plan d'aide à Athènes devra être revue à la hausse afin de tenir compte de la dégradation de l'économie et des marchés européens.
Seule petite avancée, les partis de la coalition au pouvoir en Slovaquie, divisés sur le renforcement du Fonds de secours de la zone euro (FESF), se sont donné rendez-vous à 17H00 pour fixer la date de ce vote crucial au Parlement.
Mais, Standard & Poor's rajoutait encore une ombre au tableau. L'agence a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro, mettant en garde contre le risque d'une "récession en double creux".
Même si aucun secteur n'était épargné, les banques étaient une nouvelle fois dans la tourmente. Crédit Agricole perdait 4,73% à 4,79 euros, BNP Paribas 3,45% à 27,66 euros et Société Générale 3,58% à 18,29 euros. Cette dernière a voulu rassurer, annonçant que ses besoins de financement à long terme pour 2012 étaient fixés entre 10 et 15 milliards d'euros, soit environ 50% de moins que le montant levé en 2011.
Hors CAC 40, Dexia restait en grande difficulté (-20,77% à 1,03 euro). Le ministre des Finances, François Baroin, a assuré que son pays et la Belgique seraient présents "comme en 2008" aux côtés de la banque qui risque d'être démantelée.
Bénéteau cédait 14,16% à 9,23 euros après que Kepler a abaissé à "alléger" contre "acheter" son opinion sur le titre, selon une source de marché.