L'euro repartait nettement à la hausse face au billet vert mardi soir, rebondissant après un record de faiblesse contre le dollar en dépit de la dégradation de la note de crédit de l'Italie par l'agence d'évaluation financière américaine Moody's.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,3338 dollar contre 1,3178 dollar lundi vers 21H00 GMT. Il était tombé en début d'échanges européens jusqu'à 1,3146 dollar, sa valeur la plus basse depuis le 13 janvier.
Face à la monnaie japonaise, l'euro remontait à 102,48 yens contre 100,96 yens lundi soir, après avoir glissé dans les échanges asiatiques jusqu'à 100,76 yens -- un niveau plus vu depuis juin 2001.
Le dollar confortait ses gains face à la devise japonaise à 76,82 yens contre 76,59 yens lundi vers 21H00 GMT.
Après avoir oscillé toute la journée autour de 1,32 dollar, la monnaie unique est franchement repartie à la hausse au moment où Moody's annonçait qu'elle abaissait à A2 la note des obligations d'Etat italiennes contre Aa2 auparavant. L'agence a pointé les risques pour le financement de la dette à long terme et de l'atonie de la croissance italienne.
"Il n'y a pas eu d'annonces importantes de la part de responsables européens à propos de la crise en zone euro, ou quoi que ce soit d'autre. Il ne s'agit que d'une couverture de positions" à la baisse, a jugé David Solin, analyste chez Foreign Exchange Analytics.
L'abaissement par Moody's "n'est pas du tout surprenant", a-t-il estimé, rappelant que l'agence avait indiqué le 16 septembre qu'elle prolongeait la période d'examen de la note souveraine de l'Italie. Trois jours plus tard, sa concurrente Standard and Poor's abaissait la note italienne (à A contre A+) en raison de perspectives de croissance jugées trop faibles.
Le meilleur exemple de l'impact nul de cette décision, "c'est que l'euro continue de progresser après ça", a relevé M. Solin.
La situation en Grèce continuait toutefois de rendre les marchés très nerveux.
Les ministres des Finances de la zone euro ont repoussé lundi au "courant du mois d'octobre" une décision sur le déblocage d'une tranche de prêts internationaux de 8 milliards d'euros dont Athènes a absolument besoin pour éviter la faillite.
Cette décision a exacerbé les craintes d'un défaut de paiement de la Grèce et renforcé la pression sur les banques européennes.
"Le plan originel d'aide à la Grèce est placé en mode pause (...) et un soutien accru pourrait s'avérer problématique", a observé Kathleen Brooks, analyste de Forex.com.
"La seule certitude des marchés, c'est qu'il n'y a pas encore de plan clair pour sauver la Grèce (du défaut de paiement) et surtout pour empêcher la contagion de s'étendre aux autres Etats européens fragiles", a-t-elle insisté.
Les responsables européens peinent ainsi à s'entendre sur un renforcement du Fonds de secours aux pays en difficulté (FESF) "alors que son montant actuel est largement insuffisant pour soutenir des Etats comme l'Espagne et l'Italie si nécessaire", ont abondé les analystes de Commerzbank.
Le sort de la banque franco-belge Dexia, qui a ouvert lundi soir la voie à son démantèlement, avivait encore la nervosité des marchés.
Vers 21H00 GMT, le franc suisse accélérait ses pertes face à l'euro à 1,2221 franc suisse pour un euro, et progressait face au billet vert à 0,9162 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique stabilisait son recul face à l'euro à 86,16 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,5476 dollar.
La monnaie chinoise a terminé à 6,3640 yuans pour un dollar, contre 6,3600 yuans lundi.
Cours de mardi Cours de lundi 21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3338 1,3178 EUR/JPY 102,48 100,96 EUR/CHF 1,2221 1,2137 EUR/GBP 0,8616 0,8535 USD/JPY 76,82 76,59 USD/CHF 0,9162 0,9207 GBP/USD 1,5476 1,5432