La Bourse de Paris a terminé en nette baisse lundi, malgré de bons indicateurs américains, montrant sa mauvaise humeur après l'annonce que la Grèce ne respectera pas les objectifs de réduction de son déficit assignés par ses bailleurs de fonds.
L'indice CAC 40 a cédé 1,85%, à 2.926,83 points, dans un volume d'échanges peu étoffé de 2,585 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Francfort a reculé de 2,28%, Londres de 1,03% et l'Eurostoxx 50 de 1,90%.
Après un été noir, le marché parisien a entamé ce nouveau trimestre sous de mauvais auspices.
Car la Grèce a ravivé dimanche soir les craintes de banqueroute du pays, en annonçant que son déficit public serait certes ramené à 8,5% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011, mais resterait bien supérieur à l'objectif initial de 7,4%.
"C'est un dur retour à la réalité après l'accalmie qu'ont connu les marchés la semaine dernière dans le sillage du vote allemand sur le fonds de soutien européen", a commenté Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
"La capacité du fonds semble toujours largement insuffisante vu la situation en Grèce", a-t-il ajouté.
Les ministres des Finances de l'Union monétaire (Eurogroupe) sont réunis actuellement à Luxembourg, afin d'avancer sur la mise en oeuvre du second plan d'aide à Athènes, mais aucune annonce majeure n'est attendue. Mardi, ce sera au tour des ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne de se pencher sur le cas grec.
Malgré le fort mécontentement social, Athènes multiplie les concessions pour satisfaire ses créanciers (Fonds monétaire international et zone euro).
Le projet de budget 2012, qui doit être déposé au Parlement ce lundi, comprend notamment une réduction drastique du secteur public, via la mise au chômage technique de quelque 30.000 fonctionnaires.
Les indicateurs américains, meilleurs qu'attendu, ont permis au CAC 40 de limiter ses pertes sans toutefois permettre un véritable retournement de tendance. L'indice ISM manufacturier a connu une hausse inattendue à 51,6% en septembre (le consensus des analystes tablait sur 50,5%) et les dépenses de construction ont rebondi au mois d'août de 1,4% (contre -0,5% prévu).
Du côté des valeurs, le secteur bancaire a souffert des tensions ravivées sur la crise de la dette.
"L'aversion au risque a augmenté dramatiquement ces derniers mois", asséchant le marché interbancaire qui est crucial pour le fonctionnement des banques, a averti le président du Conseil de stabilité financière (FSB), Mario Draghi.
Le ministre britannique des Finances, George Osborne, a, de son côté, appelé la zone euro à "renforcer" ses banques.
A Paris, Société Générale a perdu 5,15% à 18,97 euros, BNP Paribas 4,64% à 28,65 euros et Crédit Agricole 3,84% à 5,03 euros. Hors CAC 40, Dexia, sous la menace d'une dégradation par l'agence de notation Moody's Investors Service, a lâché 10,16% à à 1,30 euro.
Alcatel-Lucent a abandonné 11,61% à 1,94 euro. Nomura a dégradé l'ensemble du secteur des télécoms de +neutre+ à +négatif+ vu le contexte macroéconomique morose et abaissé son objectif de cours sur le titre du groupe franco-américain de 3,20 à 2,50 euros, a indiqué une source de marché.
A contre-courant, Pernod Ricard a fini en tête du CAC 40, progressant de 3,45% à 60,86 euros. Standard & Poor's a relevé d'un cran la note de la dette du groupe, la plaçant désormais dans la catégorie "investissement".