La Bourse de Paris se maintenait en nette baisse lundi à la mi-journée et perdait 2,21%, dans un marché à nouveau dépité par la Grèce, qui ne parviendra pas à tenir ses engagements budgétaires pour 2011.
A 11H48 (09H48 GMT), le CAC 40 lâchait 66,04 points à 2.915,92 points, après avour perdu plus de 3% en début de matinée, dans un volume d'échanges de 809 millions d'euros.
"La Grèce ne tiendra pas ses objectifs en terme de déficit en 2011 et 2012, et les rumeurs d'une défaillance du pays sur sa dette reviennent", souligne Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
Au moment où les investisseurs imaginaient possibles de nouvelles mesures pour enrayer la crise de la dette en zone euro, la Grèce a jeté un froid dimanche soir en annonçant que son déficit public serait certes ramené à 8,5% de son produit intérieur brut en 2011, mais ce chiffre est bien au-delà de l'objectif initial de 7,4%.
Le pays va néanmoins mettre en place de nouvelles mesures d'austérité pour 6,6 milliards d'euros.
Cette annonce s'inscrit "dans un contexte où le Portugal a lui aussi échoué à atteindre ses objectifs de réduction du déficit à fin juin", estiment les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.
Les ministres des Finances de l'Union monétaire, réunis au sein de l'Eurogroupe, se retrouvent à 17H00 (15H00 GMT) à Luxembourg, afin d'avancer sur la mise en oeuvre du second plan dette à la Grèce, même si aucune annonce majeure n'est attendue.
Parallèlement, la situation économique en zone euro est toujours préoccupante, comme en témoigne la contraction de l'activité du secteur privé en septembre, selon l'indice PMI des directeurs d'achats, qui est au plus bas depuis 25 mois.
Les marchés vont également surveiller de près les indicateurs américains du jour à savoir les dépenses de construction pour août et surtout l'indice ISM d'activité dans l'industrie pour septembre (16H00).
"Les mauvaises nouvelles économiques sont devant nous, mais elles sont déjà intégrées dans les cours", juge M. Pichard, qui rappelle que le scénario envisagé par les marchés est particulièrement noir.
Principales victimes des craintes en zone euro, les valeurs bancaires dégringolaient, à l'image de BNP Paribas (-5,64% à 28,36 euros), Crédit Agricole (-4,89% à 4,97 euros) et Société Générale (-5,70% à 18,86 euros).
Dexia lâchait 8,78% à 1,32 euro, la banque étant sous la menace d'une dégradation par l'agence de notation Moody's Investors Service.
Peugeot perdait 3,48% à 15,76 euros et Renault 2,67% à 24,40 euros. Les immatriculations de voitures neuves en France ont reculé de 1,4% en données brutes en septembre, après un rebond en août.
Air France-KLM lâchait 3,59% à 5,35 euros. La réunion du conseil d'administration, qui doit désigner le nouveau directeur général d'Air France, interviendra "d'ici mi-octobre" et non ce soir, comme l'avait indiqué dans un premier temps le ministre des Transports Thierry Mariani, a indiqué son entourage.
Enfin, Alcatel-Lucent chutait (-7,97% à 2,02 euros) après un abaissement de recommandation sur les équipementiers télécoms par le courtier Nomura.