La Bourse de Paris devrait ouvrir en nette baisse lundi, dans le sillage des marchés asiatiques, refroidie par l'incapacité de la Grèce à atteindre ses objectifs de déficit pour 2011, qui a relancé les craintes d'une faillite du pays.
Le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 2,87% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Vendredi, l'indice parisien a terminé en baisse de 1,51% à 2.981,96 points et a mis un terme à son plus mauvais trimestre (-25,12%) depuis l'éclatement de la bulle internet en 2002.
De même, Wall Street a connu une séance difficile. Le Dow Jones a perdu 2,16% et le Nasdaq 2,63%.
Lundi, le marché parisien devrait suivre la tendance imposée par les places boursières asiatiques qui dégringolaient, à l'image de la Bourse de Tokyo, dont la séance s'est achevée sur une baisse de 1,78%.
Au moment où les investisseurs imaginaient possibles de nouvelles mesures pour enrayer la crise de la dette en zone euro, la Grèce a jeté un froid dimanche soir en annonçant que son déficit public sera certes ramené à 8,5% du PIB en 2011, mais ce chiffre est bien au-delà de l'objectif de 7,4%.
Cette nouvelle "ravive une fois de plus les craintes d'une faillite prochaine du pays", écrit dans une note Cameron Peacock, analyste chez IG Markets.
L'annonce de la Grèce tombe mal puisque le pays est en discussions avec ses créanciers internationaux (Europe et Fonds monétaire international) sur le versement d'une prochaine tranche d'aide de 8 milliards d'euros, issue du premier plan d'aide, une somme vitale pour le pays.
Les ministres des Finances de l'Union monétaire, réunis au sein de l'Eurogroupe, se retrouvent eux lundi à 17H00 (15H00 GMT) à Luxembourg, afin d'avancer sur la mise en oeuvre du second plan dette à la Grèce, même si aucune annonce majeure n'est attendue.
De son côté, le couple franco-allemand devrait se rencontrer "dans les prochains jours en Allemagne" pour "accélérer" la mise en oeuvre des mesures prévues pour aider la zone euro.
En Allemagne, les dissensions entre responsables politiques s'étalent au grand jour. Un haut responsable du parti social-chrétien bavarois, la CSU, alliée de la chancelière Angela Merkel, a appelé dimanche la Grèce à sortir de la zone euro, au rebours de la politique officiellement suivie par Berlin.
Par ailleurs, s'exprimant sur le Fonds européen de stabilité financière (FESF), le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a jugé lundi "irréaliste" une extension de cet outil phare des Européens, comme l'Allemagne, mais s'est dit "ouvert" à une amélioration des capacités d'intervention.
En ouverture d'une semaine très chargée tant sur le plan politique en Europe que sur le front des indicateurs économiques américains, les marchés surveilleront lundi les dépenses de construction pour août et surtout l'indice ISM d'activité dans l'industrie pour septembre (16H00).
VALEURS A SUIVRE
BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE et SOCIETE GENERALE sont en première ligne des inquiétudes en zone euro.
AIR FRANCE-KLM: Alexandre de Juniac, ancien collaborateur de Christine Lagarde à Bercy, devrait être très prochainement nommé à la tête d'Air France, filiale française du groupe, selon La Tribune.
RENAULT a remporté le plus gros lot de l'appel d'offres de 25.000 véhicules électriques orchestré par les pouvoirs publics et fournira 15.600 Kangoo, affirme le quotidien Le Figaro à paraître samedi.
Par ailleurs, l'alliance franco-japonaise Renault-Nissan veut doubler sa part du marché automobile brésilien d'ici à 2016, a annoncé samedi à Brasilia le président du groupe Carlos Ghosn.
IPSEN va verser 35 millions de dollars à son partenaire américain Inspiration Biopharmaceuticals et monter à son capital à hauteur de 38% dans le cadre de leur partenariat dans le cadre d'un traitement de l'hémophilie.