L'euro accélérait sa baisse lundi, évoluant à des niveaux plus vus depuis janvier, alors que se ravivaient les inquiétudes des investisseurs sur un possible défaut de paiement de la Grèce, qui a indiqué ne pas être en mesure d'atteindre ses objectifs de réduction du déficit.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro valait 1,3320 dollar, contre 1,3390 vendredi vers 21H00 GMT. Il est tombé vers 12H20 GMT jusqu'à 1,3312 dollar, son plus bas niveau depuis le 18 janvier.
L'euro chutait également face à la monnaie japonaise à 102,35 yens contre 103,27 yens vendredi soir.
Le dollar baissait face à la monnaie japonaise à 76,82 yens contre 77,11 yens vendredi soir.
La Grèce a jeté un froid dimanche en annonçant que son déficit public serait finalement ramené à 8,5% de son produit intérieur brut en 2011, un chiffre nettement moins bon que l'objectif initial de 7,4%.
Les mesures d'austérité prises par Athènes ne suffisaient pas à rassurer les opérateurs, qui s'écartaient à nouveau des actifs jugés risqués, dont l'euro, pour privilégier le dollar, considéré comme une devise-refuge, mais aussi l'or, qui regagnait du terrain.
"Avec les coupes budgétaires massives (du gouvernement grec), à un moment de fort ralentissement économique, les chances de stimuler la croissance pour tenir les objectifs de réduction du déficit sont encore plus maigres: les marchés tablent désormais presque entièrement sur la perspective d'un défaut de paiement de la Grèce", notait Simon Denham, analyste de Capital Spreads.
Un tel scénario ébranlerait sévèrement les banques européennes, qui voyaient leurs titres replonger en Bourse lundi.
L'annonce d'Athènes tombe mal puisque le pays est en discussion avec ses créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) sur le versement de 8 milliards d'euros, promis dans le cadre d'un premier plan d'aide.
Les cambistes scruteront donc une réunion des ministres des Finances de la zone euro ce lundi à 17H00 (15H00 GMT) à Luxembourg, destinée à avancer sur la mise en oeuvre du second plan d'aide à la Grèce, même si aucune annonce majeure n'est attendue.
"Alors que certains Etats (les Pays-Bas cette semaine, puis Malte et la Slovaquie courant octobre) doivent encore se prononcer sur le précédent élargissement" du Fonds de secours européen aux pays en difficulté (FESF) décidé le 21 juillet, "il est peu probable que les ministres se décident sur un nouveau renforcement de ce Fonds", estimait Valentin Marinov, de CitiFX.
Ce qui ne pourra que décevoir, à nouveau, les espoirs d'une réponse politique adaptée à l'aggravation de la crise: "les risques de plus en plus importants pour le secteur bancaire européen nécessiteraient un Fonds beaucoup plus large pour soutenir une Grèce vacillante", faisait valoir M. Marinov.
"Nous sommes en train d'examiner les options pour augmenter la force de frappe du FESF", notamment via un "effet de levier", a cependant assuré lundi le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.
"Tant que les investisseurs auront l'impression que le pire est à venir, la confiance -- condition sine qua non de la reprise économique -- sera absente, avec des échanges encore volatils et sporadiques sur les marchés", soulignait Neil Mellor, analyste de Bank of New York Mellon.
Vers 13H00 GMT, le franc suisse se stabilisait face à l'euro à 1,2141 franc suisse pour un euro, et baissait face au billet vert à 0,9112 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique baissait face à l'euro à 85,97 pence pour un euro, et reculait vivement comme face au dollar à 1,5501 dollar.
L'once d'or a fini à 1.660 dollars au fixing du matin, contre 1.620 dollars vendredi soir.
La monnaie chinoise a terminé à 6,3600 yuans pour un dollar, contre 6,3812 yuans vendredi.
Cours de lundi Cours de vendredi
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13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3320 1,3390 EUR/JPY 102,35 103,27 EUR/CHF 1,2141 1,2144 EUR/GBP 0,8597 0,8590 USD/JPY 76,82 77,11 USD/CHF 0,9112 0,9069 GBP/USD 1,5501 1,5587