L'euro accélérait sa chute vendredi, s'installant sous le seuil de 1,35 dollar dans un marché nerveux dominé à nouveau par les inquiétudes sur la crise des dettes souveraines en zone euro et les incertitudes persistantes sur la situation de la Grèce.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,3390 dollar, proche de son record de faiblesse depuis février, contre 1,3586 la veille vers 21H00 GMT.
L'euro chutait également face à la monnaie japonaise à 103,27 yens contre 104,33 yens jeudi soir.
Le dollar montait face à la monnaie japonaise à 77,11 yens contre 76,79 yens jeudi soir.
L'euro creusait ses pertes, plombé par la préoccupation toujours vive des investisseurs sur la situation de la Grèce et ses répercussions en Europe, en particulier pour le système bancaire.
Alors que les places boursières reculaient de nouveau, sur fond d'indicateurs très mitigés aux Etats-Unis, "les investisseurs ont préféré se désengager des actifs risqués, et donc de l'euro, avant le week-end, car les dangers potentiels restent nombreux", a relevé Kathleen Brooks, analyste de Forex.com.
Afin d'examiner de nouvelles mesures d'austérité, le Premier ministre Georges Papandréou a convoqué un conseil des ministres extraordinaire de son gouvernement dimanche, à la veille d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Luxembourg.
"N'importe quoi peut arriver pendant ce genre de week-end, tout recul ou indécision du gouvernement grec provoquera de nouveaux accès de volatilité des marchés", a relevé Mme Brooks.
La mission de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et FMI), qui a fait son retour jeudi à Athènes, a insisté vendredi sur la nécessité de déréglementer les transports dans le pays.
"Le conseil des ministres européens lundi est aussi plein de dangers: les investisseurs scruteront s'ils se mettent d'accord ou non sur le principe d'un nouveau renforcement du Fonds de secours (FESF) aux pays en difficulté, qui focalisera l'attention du marché à moyen terme", a ajouté Kathleen Brooks.
Le précédent élargissement de ce fonds, décidé le 21 juillet, a été approuvé jeudi à une large majorité par le Parlement allemand, ce qui avait soutenu brièvement l'euro.
L'Autriche lui a donné son feu vert vendredi. Malte, les Pays-Bas et la Slovaquie doivent quant à eux se prononcer courant octobre.
"Mais l'approbation des 17 Etats de la zone est déjà intégrée par le marché. Le problème, c'est que les décisions du 21 juillet sont devenues obsolètes, dépassées par une crise qui n'a fait qu'empirer depuis", a souligné Stephen Gallo, analyste chez Schneider FX.
Les cambistes digéraient par ailleurs une nette accélération de l'inflation en zone euro, qui a bondi à 3% en septembre, mais "cela ne devrait par empêcher la Banque centrale européenne d'abaisser son taux d'intérêt" d'ici à la fin de l'année en raison d'un environnement économique de plus en plus dégradé, a estimé Ben May, analyste de Capital Economics.
Aux Etats-Unis, l'inflation s'est également accélérée en août, atteignant 2,9% sur un an, selon l'indice des prix associés aux dépenses de consommation (PCE).
Vers 21H00 GMT, le franc suisse grimpait face à l'euro à 1,2144 franc suisse pour un euro, mais baissait face au billet vert à 0,9069 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique montait face à l'euro à 85,90 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,5587 dollar.
La monnaie chinoise a terminé à 6,3812 yuans pour un dollar, contre 6,3974 yuans jeudi.
Cours de vendredi Cours de jeudi 21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3390 1,3586 EUR/JPY 103,27 104,33 EUR/CHF 1,2144 1,2195 EUR/GBP 0,8590 0,8697 USD/JPY 77,11 76,79 USD/CHF 0,9069 0,8977 GBP/USD 1,5587 1,5618