La performance des marchés européens aujourd'hui est à l'image de celle du trimestre : mauvaise. Plusieurs statistiques ont ravisé les craintes de ralentissement de l'économie mondiale. Le secteur manufacturier chinois s'est contracté en septembre pour le troisième mois d'affilée tandis que l'inflation a nettement progressé en Europe. Le CAC 40 a fini en repli de 1,51% à 2981,96 points. Il a reculé de 25% au troisième trimestre, soit sa troisième plus mauvaise performance trimestrielle depuis sa création. Le FTSE Eurotop 100 a perdu 1,38% à 1917,77 points.
Philips a rétrogradé de 4,07% à 13,55 euros, ce qui place l'action parmi les plus fortes baisses de l'indice néerlandais de référence, l'AEX. Le groupe d'électronique diversifié a connu une année boursière difficile, sa capitalisation fondant de 40% par rapport au début de l'année. Philips a d'abord été pénalisé par les difficultés de son activité de télévision, dont il a finalement annoncé la scission en avril. Mais les déboires du groupe ne se sont pas arrêtés là. Il a ainsi émis un profit warning sur le deuxième trimestre en juin en raison de la détérioration de la demande en Europe de l'Ouest pour ses produits d'éclairage et grands publics, avant de dévoiler une perte nette sur cette période.
A Paris, Soitec a rebondi de 0,57% à 4,0 euros et figure parmi les rares valeurs à échapper à la baisse du marché parisien. Le fabricant de semi-conducteurs à haute performance a confirmé ce matin son objectif pour le premier semestre après les récents avertissements qui ont secoué le secteur des semi-conducteurs. Le dernier en date le touchait au premier chef, puisqu'il s'agissait de celui d'Advanced Micro Devices (AMD), son principal. Cet avertissement sur ses ventes du troisième trimestre en raison de problèmes sur sa chaîne de production a provoqué un recul de 3,78% de l'action Soitec, jeudi.
Kaufman & Broad a, lui, progressé de 7,5% à 13,76 euros. Les investisseurs réagissent à la hausse des résultats à neuf mois et au relèvement des objectifs annuels du constructeur de logements. Kaufman & Broad a publié un résultat net part du groupe de 27,8 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, contre 4,7 millions sur la même période en 2010. Le résultat opérationnel courant est ressorti à 50,6 millions d'euros, en hausse de 50,7%.
Les chiffres macroéconomiques
Les dépenses de consommation des ménages en biens ont augmenté de 0,2% en août en France, après avoir reculé de 0,2 % en juillet. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une stabilité en juillet et une progression de 0,3% en août. « La légère baisse de juillet s'explique principalement par un recul des achats d'automobiles et de biens d'équipement du logement. La reprise de la consommation en automobiles et la progression des dépenses d'énergie contribuent à la légère hausse de la consommation en août », a expliqué l'Insee.
Selon une estimation rapide, le taux d'inflation annuel de la zone euro s'établirait à 3% en septembre 2011, a annoncé Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. En août, le taux était de 2,5%.
Le taux de chômage corrigé des variations saisonnières est resté stable à 10% en zone euro en août 2011 par rapport à juillet. Il était de 10,2% en août 2010.
conformément aux attentes des analystes. En juillet, elles avaient augmenté de 0,7% (chiffre révisé de 0,8%). Les revenus des ménages ont reculé de 0,1% en août contre une hausse de 0,1% attendu par le marché. En juillet, les revenus avaient progressé de 0,1% (chiffre révisé de 0,3%).
L'indice PMI de Chicago est ressorti à 60,4 au mois de septembre contre 56,5 en août. Les analystes anticipaient un recul à 55,5.
L'indice du moral des ménages de l'Université du Michigan est ressorti à 59,4 en septembre contre 57,8 attendu par les analystes. Le chiffre provisoire était lui aussi de 57,8.
A la clôture, l'euro cote 1,3455 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.