Le mouvement HLM a réclamé jeudi une prise de conscience du gouvernement pour pallier à la faiblesse du financement des logements sociaux, alors que ce dernier souhaite plutôt que les organismes concentrent la construction dans quelques régions prioritaires.
"Depuis cinq ans, les choix budgétaires de l'Etat ne répondent pas à l'explosion des besoins sociaux en matière de logement: 1,2 million de ménages (dont 500.000 déjà dans des HLM mais qui veulent déménager, ndlr) attendent un logement social", a dénoncé Thierry Repentin, le président de l'Union sociale pour l'Habitat (USH), lors de la journée de clôture du 72e congrès HLM à Bordeaux.
Pour M. Repentin, "le désengagement de l'Etat se poursuit" parce que les "aides à la pierre", qui permettent de construire des logements sociaux moins chers, vont encore baisser, passant de 800 millions d'euros en 2008 à 300 millions en 2012.
Reconnaissant que "la France a besoin de logements", même après "plus de 600.000 logements sociaux neufs financés" entre 2005 et 2010, le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu préfère pour sa part parler "d'une logique de résultat", en mobilisant plus de moyens sur les régions les plus déficitaires, notamment l'Ile-de-France, Rhône-Alpes et les façades atlantique et méditerranéenne.
"Les fonds propres sont-ils vraiment là où sont les besoins quand il y a eu plus de 600.000 (nouveaux) ménages en 20 ans en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon alors que le taux de logements HLM y est inférieur à 10% contre près de 16% au niveau national" a souligné M. Apparu.
Preuve que la question du logement, à sept mois de l'élection présidentielle, passionne les hommes et femmes politiques: les deux principaux favoris à la primaire socialiste, François Hollande et Martine Aubry, ainsi que le président du Parti Radical Jean-Louis Borloo ont parcouru vendredi les allées du congrès.