L'objectif de créer 70.000 logements par an en Ile-de-France, inscrit dans la loi sur le Grand Paris, nécessitera de "l'imagination" et un effort "collectif" de l'ensemble des acteurs, a déclaré jeudi le préfet de région Daniel Canepa.
"En 2011, on aura construit 42.000 logements, en mobilisant tous les services et dans une situation plutôt favorable avec la loi Scellier qui a joué à plein et les reconstructions de l'Anru (rénovation urbaine)", a affirmé M. Canepa, devant la presse.
Pour réaliser l'objectif de 70.000 logements, de toutes catégories, "il faut faire preuve d'imagination", a-t-il estimé. "Cet effort très important doit être collectif: il faut que les maires délivrent des permis de construire et pour construire plus compact", a-t-il poursuivi.
Il a rappelé que la petite couronne francilienne comportait de nombreuses emprises foncières non exploitées qui représentent au total "la superficie de Paris" soit virtuellement de quoi loger deux millions de personnes (la population intra-muros).
Utiliser ces terrains comporte des contraintes de négociation avec leurs propriétaires, qu'il s'agisse d'organismes privés ou publics.
S'il s'agit de l'Etat, le préfet a avancé l'idée de ne pas forcément vendre ces terrains mais de "les mettre à disposition en baux de longue durée, permettant d'abaisser le prix de location des logements" qui y seraient bâtis.
Ces questions de logement seront au coeur des négociations pour la signature des contrats de développement territorial (CDT) entre les communes et la préfecture. Les CDT sont les outils prévus dans la Grand Paris pour mener les projets de développement-aménagement en lien avec le futur réseau de métro automatique "Grand Paris express".
Les maires seront invités à réfléchir à des assouplissements de leur plan d'urbanisme et à "lutter contre les dents creuses", ces espaces vides entre immeubles en proche banlieue, susceptibles d'accueillir des logements.
Ceux qui rechigneraient à contribuer à résorber le manque de logements pourraient faire l'expérience de "l'entêtement" de l'Etat. En clair, la Société du Grand Paris (SGP, entité publique en charge de la construction du métro, des gares et des acquisitions foncières afférentes) "pourra, autour des gares, faire des opérations d'intérêt national logement", c'est-à-dire que l'Etat reprendrait la main sur les maires. "Mais ce serait la dernière extrémité", a souligné le préfet.