La première secrétaire du PS et candidate aux primaires Martine Aubry a considéré jeudi à Bordeaux qu'on peut faire "une belle politique du logement" en France, d'ores et déjà tout à fait finançable selon elle, par redéploiement des niches fiscales.
"Nous pouvons faire une belle politique du logement dans notre pays", et "on ne doit pas dire qu'on est en période de crise et qu'on ne peut pas financer", a assuré Mme Aubry, venue en visite au 72e congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH).
Elle a estimé que, sur une politique du logement de 40 milliards d'euros en France, 15 étaient consacrés à des niches fiscales, "certaines utiles comme le prêt à taux zéro", tandis que "la plupart des aides vont vers des propriétaires qui achètent pour louer".
Avec les "7 ou 8 milliards" complémentaires qu'apporterait une redistribution de ces niches, "on peut faire tout ce qu'on souhaite" a-t-elle assuré.
Construire davantage de logements sociaux d'abord, 150.000 par an espère le PS, ce qui n'entamerait selon Mme Aubry que de un milliard d'euros cette cagnotte.
Ensuite, mixer les logements à l'intérieur des nouveaux programmes de plus de 15 logements, à raison d'un tiers de logement social, un tiers d'accession sociale à la propriété et un tiers de privé.
"Qu'on ne me dise pas que ça c'est de la réglementation abusive, ça marche", a-t-elle assuré, prenant l'exemple de la communauté urbaine de Lille qu'elle préside. "Au départ ces politiques entraînent des réactions mais ensuite chacun se rend compte que la vie est de meilleure qualité", a-t-elle affirmé.
Elle a souhaité que la loi SRU instaurant le principe de 20% de logements sociaux dans les villes "soit réellement appliquée". "Les sanctions sont trop faibles aujourd'hui", a-t-elle dit.
Enfin Mme Aubry a prédit "un hiver catastrophique" en matière d'hébergement d'urgence. "Ca ne servira à rien de pleurer des morts, des gens qui ont dormi dehors" faute de préparation de cet hébergement. "On ne peut pas être un des pays les plus développés du monde et continuer à laisser tant d'hommes et de femmes dans la rue", a-t-elle dit.