
La Bourse de Paris a terminé au-dessus des 3.000 points mardi, un plus haut depuis mi-septembre, sur fond d'espoirs de mesures musclées de l'Europe pour contrer la crise de la dette.
Le CAC 40 a gagné 164,04 points (+5,74%) à 3023,38 points, sa troisième séance de hausse consécutive, tiré par une flambée des valeurs bancaires comme BNP Paribas (+14,15%). Lundi, il avait pris 1,75%. Le volume d'échanges a été de 3,654 milliards d'euros.
La séance a été peu volatile, avec une ouverture dans le vert, suivie d'une accélération des gains à partir de la mi-séance, qui sera plus accentuée dans la dernière heure précédant la clôture.
Signe de l'accalmie temporaire, les valeurs bancaires ont été en verve, notamment les titres des banques BNP Paribas, Société générale et Credit Agricole, exposées à la dette des pays fragiles de la zone euro.
L'action BNP Paribas s'est envolée de 14,15% à 30,05 euros , Société générale de 16,81% à 20,5 euros et Crédit Agricole de 13,10% à 5,18 euros.
D'autres valeurs financières ont aussi fortement progressé. C'est le cas de l'assureur Axa, qui a gagné 9,30% à 9,81 euros, et de la banque Natixis avec un gain de 11,36% à 2,37 euros.
Cela ne signifie pas qu'on est sorti des problèmes de recapitalisation mais "On a le sentiment qu'il y a enfin une véritable prise en charge des politiques dans le règlement de la crise", a commenté Yann Azuelos, gérant actions chez Meeschaert.
Depuis lundi, les dirigeants politiques européens veulent muscler le Fonds de secours européen (FESF), censé aider les pays en difficulté. Ils songent notamment à accroître sa force de frappe et ses ressources jusqu'ici limitées à 440 milliards d'euros.
Le Premier ministre français François Fillon a déclaré que "dès que ce résultat (du vote du Parlement allemand sur l'élargissement des pouvoirs du FESF, ndlr) sera acquis -en espérant que ce sera un résultat positif-, nous allons faire des propositions pour amplifier cette lutte".
Selon une source gouvernementale française, des "décisions fortes sur la Grèce et les banques" pourraient être prises après l'adoption attendue jeudi.
"Ce qui est positif, c'est qu'on discute enfin de la manière avec laquelle on peut mettre un peu d'ordre et stabiliser la crise même si ça ne veut pas dire qu'on a trouvé la méthode durable pour y parvenir", a commenté René Defossez, chez Natixis.
En outre, "les marchés anticipent la possibilité pour Jean-Claude Trichet (le président de la Banque centrale européenne, ndlr) de baisser les taux d'intérêt pour desserrer le coût du crédit compte tenu de la baisse des prix des matières premières", avance Xavier de Villepion analyste chez Global Equities.
Alors qu'il est au bord du défaut, le gouvernement grec a assuré pour sa part mardi que la sixième tranche du prêt international concédé en mai 2010 à Athènes par l'Union Européenne, le Fonds Monétaire International et la Banque centrale européenne lui sera versée "à temps, courant octobre". Ce qui éviterait au pays d'être en cessation de paiements.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker a aussi annoncé que les chefs de mission de la troïka composée des bailleurs de fond de la Grèce vont faire leur retour à Athènes mercredi ou jeudi pour reprendre leur audit des comptes grecs.
"C'est une semaine d'espoirs", a estimé M. Azuelos.
D'autres analystes préviennent toutefois que l'embellie pourrait être de courte durée, tant les responsables européens semblent divisés sur les remèdes à administrer à la zone euro.
"Déjà l'idée d'augmenter la taille du FESF connaît une forte opposition, alors rajouter un levier, qui nécessiterait sans doute un nouveau vote des différents parlements nationaux, s'annonce difficile", commentent les économistes du courtier Aurel BGC.
L'Allemagne, premier contributeur à l'aide de la zone euro, a en effet répété mardi son opposition catégorique à un renflouement du FESF. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a même qualifié mardi cette hypothèse d'"idée stupide".
La ministre espagnole de l'Economie, Elena Salgado, a déclaré qu'un relèvement à 2.000 milliards d'euros des capacités du FESF, comme l'évoquent certaines rumeurs, "n'était pas sur la table".
La plupart des titres composant l'indice vedette parisien ont terminé mardi dans le vert. Hors CAC 40, Le Bélier (automobile) s'est envolé de 31,36% à 7,75 euros, après un bénéfice net en hausse et meilleur que prévu au premier semestre.