La Bourse de Paris a terminé en hausse et a pris 1,75% lundi, dans l'attente d'éventuelles annonces politiques permettant d'enrayer la crise de la dette en zone euro et sur des rumeurs de recapitalisation des banques.
Le CAC 40 a gagné 49,23 points à 2.859,34 points, dans un volume d'échanges de 3,650 milliards d'euros. Vendredi, il avait pris 1,02%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a gagné 2,87%, Londres 0,45% et l'Eurostoxx 50 2,83%.
Le marché parisien a vécu une séance digne des montagnes russes. Il a ouvert en nette baisse avant de prendre près de 4% à la mi-journée, puis de revenir à l'équilibre pour retrouver quelques couleurs en fin de journée.
"On est typiquement dans un marché de flux qui oppose acheteurs et vendeurs et où il y a peu de fondamentaux", souligne Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management.
Selon lui, "ce qui est nouveau, c'est qu'il y a quelques rumeurs positives", ce qui fait espérer chez certains opérateurs des annonces politiques destinées à enrayer la crise de la dette en zone euro et à rassurer les investisseurs.
La Commission européenne a milité lundi en faveur d'un renforcement des outils et moyens du Fonds de secours de la zone euro, selon le commissaire européen Olli Rehn.
Une possibilité pourrait être des prêts garantis par le FESF aux investisseurs qui achèteraient de la dette des pays en difficulté.
Outre le FESF, les marchés se sont demandés si la Banque centrale européenne (BCE) ne serait pas prête à de nouvelles mesures, comme la baisse du taux directeur ou fournir des liquidités à plus long terme aux banques, lors de sa prochaine réunion le 6 octobre.
Selon des informations de presse, le gouverneur de la banque centrale autrichienne Ewald Nowotny n'a pas exclu une prochaine baisse du taux directeur par la BCE.
"Pour l'instant ce qu'intègrent les marchés, c'est une situation qui est beaucoup plus grave que ce qu'elle n'est actuellement. Ils anticipent un ralentissement économique proche de la récession et beaucoup de difficultés pour les entreprises à se financer. Or tout ça n'est pas encore la réalité", explique M. de Champvallier.
Le marché a par ailleurs plutôt bien reçu quelques indicateurs que ce soit en Allemagne avec le recul moins fort que prévu du baromètre Ifo sur les entrepreneurs en septembre, tout comme aux Etats-Unis avec la baisse plus faible qu'attendue des ventes de maisons individuelles neuves en août.
Reste que les investisseurs se préparaient à une semaine très importante pour la Grèce et la zone euro, avec notamment le vote prévu jeudi du Parlement allemand sur le second plan de sauvetage de la Grèce, qui comprend l'élargissement du FESF.
La Grèce doit également accueillir de nouveau la "troïka" de ses bailleurs de fonds internationaux, même si la date n'a pas encore été fixée. Sous la pression de ses créanciers, le gouvernement grec envisage d'avancer le calendrier de mesures de rigueur initialement prévues en 2013 et 2014.
Parmi les valeurs, les banques ont bondi, sur des rumeurs évoquant une éventuelle recapitalisation de certains établissements.
BNP Paribas a pris 3,99% à 26,33 euros, Crédit Agricole 3,66% à 4,59 euros et Société Générale 5,44% à 17,55 euros. Dexia a gagné 6,56% à 1,40 euro et Natixis 1,00% à 2,13 euros.
Selon Le Journal du dimanche, le gouvernement a proposé à BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE et Crédit Mutuel de les recapitaliser à hauteur de 10 à 15 milliards d'euros. Plusieurs sources, dont la ministre du Budget, ont démenti l'existence d'un plan gouvernemental pour les renflouer.
Axa a gagné 8,18% à 8,98 euros en tête du CAC 40 alors que l'assureur a conclu la cession de ses activités canadiennes à Intact, pour 2,6 milliards de dollars canadiens (1,9 milliard d'euros), une opération qui lui a permis de dégager une plus-value d'environ 900 millions d'euros.
Enfin, Total a pris 1,51% à 31,32 euros. Le groupe a légèrement relevé lundi sa prévision de production annuelle, qui devrait augmenter de 2,5% par an jusqu'à 2015, grâce notamment au démarrage de nouveaux puits.