La Bourse de Paris devrait ouvrir en nette baisse lundi, pénalisée par la cacophonie sur la crise de la dette en zone euro et les craintes qui pèsent sur la solidité financière du secteur bancaire.
Le contrat à terme sur le CAC 40 cédait 1,90% une trentaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Vendredi, le CAC 40 avait gagné 1,02%. A Wall Street, le Dow Jones avait pris 0,35%, le Nasdaq 1,12%.
"Les séances se suivent et se ressemblent. Une fois de plus la crise de la dette va focaliser les attentions", avertit un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
"La cacophonie ambiante entre les responsables politiques place les marchés dans une incertitude très anxiogène. On parle, on échange, mais rien de concret n'est entrepris", ajoute-t-il.
Le week-end a été marqué par de très nombreuses déclarations sur le sujet, chacun tentant de désamorcer la bombe qui fait vaciller les marchés financiers depuis cet été.
Les Européens songent à doter le fonds de soutien européen FESF d'instruments supplémentaires, a déclaré le commissaire européen Olli Rehn, dans un entretien au quotidien allemand Die Welt.
Une des possibilités pourrait être par exemple, des prêts garantis par le FESF aux investisseurs qui achèteraient de la dette des pays en difficulté.
Ce fonds de soutien, créé au printemps 2010 pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté, a déjà vu son enveloppe gonflée et ses attributions élargies en juillet dernier.
Ces dernières mesures, prises par les dirigeants européens, sont en train d'être approuvées par les pays de la zone euro et Berlin doit notamment se prononcer jeudi. La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite confiante d'obtenir le feu vert du Bundestag grâce aux voix de sa majorité (conservateurs/libéraux).
A Washington, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, s'est pour sa part dit ouvert à ce que le fonds de secours financier permanent de la zone euro (le MES) entre en vigueur plus tôt que prévu, c'est-à-dire avant mi-2013.
La pression est toujours plus forte pour que la zone euro trouve rapidement une issue à la crise.
Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a déploré que l'Union monétaire avance "beaucoup plus" lentement que les marchés et Pékin a réclamé une solution "rapide" à la crise.
Dans une déclaration commune samedi, les pays de la zone euro se sont engagés devant les Etats membres du FMI à faire "tout le nécessaire" et à "assurer la stabilité financière de cette zone dans son ensemble".
Très peu d'indicateurs sont attendus cette séance. Les ventes de logements neufs en août aux Etats-unis seront publiées dans l'après-midi.
VALEURS A SUIVRE
Le secteur bancaire, très exposé aux dettes souveraines des pays de la zone euro, retiendra toutes les attentions.
Les dix principaux fonds américains du marché monétaire ont réduit leur exposition aux banques européennes de 27% de mai à août, selon l'agence de notation Fitch.
La banque franco-belge Dexia, passée à deux doigts de la faillite en 2008, pourrait de son côté accroître son programme de cession de ces derniers, logés dans les obligations, de 20 milliards d'euros, selon Les Echos.
En France, le gouvernement a évoqué mi-septembre avec les banques leur capitalisation, a déclaré à l'AFP une source proche du dossier, mais plusieurs sources, dont la ministre du Budget, ont démenti l'existence d'un plan gouvernemental pour les renflouer, comme l'affirmait dimanche le JDD.
Vu la fébrilité du secteur, l'interdiction des ventes à découvert des valeurs financières reste en vigueur, a indiqué le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet.
AXA pourrait, selon des informations de presse, se défaire de son activité de capital-investissement.
TOTAL a repris ce week-end la production de pétrole sur une plateforme au large de la Libye, ce qui fait de la société la première compagnie étrangère à rouvrir le robinet d'or noir libyen depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi.