La Bourse de Paris devrait ouvrir en légère hausse vendredi, tentant de rebondir après son décrochage de la veille, mais va rester très fébrile alors que les investisseurs restent hantés par la crainte d'une récession aux Etats-Unis et la crise des dettes publiques.
Le contrat à terme sur le CAC 40 grignotait 0,59% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Jeudi, l'indice parisien a cédé 5,25% au terme d'une séance épouvantable. A Wall Street, le Dow Jones a perdu 3,51% et le Nasdaq 3,25%.
Le pessimisme était encore de mise ce vendredi matin avec un plongeon des Bourses asiatiques qui épargnait seulement Tokyo, fermée pour cause de jour férié.
Aucune statistique macroéconomique n'est attendue cette séance et les thématiques de la crise de la dette et du ralentissement économique resteront au coeur des préoccupations.
"La dégradation de la conjoncture est générale. Sous leffet de la prise de conscience que les facteurs temporaires qui ont pesé au printemps (le séisme japonais du 11 mars, ndlr) nétaient pas seuls responsable du ralentissement", les marchés pourraient encore paniquer, notent les analystes d'Aurel BGC.
Une forte pression pèse sur les ministres des Finances et les présidents des Banques centrales des pays du G20, réunis depuis jeudi à Washington.
Les responsables politiques des principaux pays de la planète se sont engagés à soutenir la croissance vacillante et leurs banques centrales, qui jouent depuis plusieurs semaines un rôle de pompier face à la crise, ont assuré qu'elles continueront "à soutenir la reprise".
La zone euro a tenté d'apaiser ses partenaires en démentant les rumeurs de faillite imminente d'Athènes et en assurant qu'il n'était pas question de changer de stratégie. Le ministre français des Finances François Baroin a rencontré à New York de grandes banques et fonds américains pour les rassurer.
Mais les désaccords entre l'UE et les Etats-Unis sont toujours bien présents. Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a répété à mots couverts qu'il trouvait néfaste la rigueur budgétaire européenne.
"La position de l'UE est claire. Le ralentissement n'est pas une excuse pour cesser de mettre de l'ordre dans NOS finances publiques", a immédiatement réagi le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.
La Grèce reste au coeur de la tourmente. Athènes a été paralysée par une grève des transports après l'annonce de nouvelles mesures d'austérité décidées par le gouvernement grec qui tente d'éviter une faillite du pays.
Mais la crise touche désormais l'ensemble de l'Union monétaire. Pour preuve, l'euro a dégringolé jeudi à son plus bas niveau depuis huit mois face au dollar et depuis dix ans face au yen.
VALEURS A SUIVRE
Le secteur bancaire qui a payé encore une fois jeudi un lourd tribut à la crise restera au coeur des préoccupations.
GDF SUEZ: les prix du gaz seront de nouveau gelés au 1er octobre pour les particuliers, tandis qu'ils augmenteront de 4,9% pour les entreprises.
PSA et RENAULT: l'agence de notation Fitch a confirmé les notes des dettes long terme des deux constructeurs automobiles, les estimant mieux armés qu'en 2008, malgré le contexte économique difficile.
VIVENDI est sur les rangs pour acheter TVN, le plus grande groupe polonais de télévision par le chiffre d'affaires, selon le Financial Times.
TECHNICOLOR a perdu le contrat des futurs décodeurs de nouvelle génération de France Télécom, une mauvaise nouvelle pour la société qui connaît de graves difficultés financières.
SODEXO a finalisé l'acquisition du prestigieux traiteur Lenôtre, pour renforcer ses positions dans la gastronomie de prestige.