La Bourse de Paris a rebondi vendredi et a pris 1,02%, au terme d'une séance très volatile, aidée par la hausse du secteur bancaire sur des informations suggérant des actions de soutien de la BCE, qui ont atténué les craintes sur l'économie mondiale.
Le CAC 40 a gagné 28,43 points à 2.810,11 points, dans un volume d'échanges de 4,082 milliards d'euros. La veille, il avait perdu 5,25%.
Le marché parisien, qui a chuté de plus de 3% en séance sur des craintes quant aux perspectives économiques mondiales, doit sa remontée aux valeurs bancaires qui ont terminé sur une très forte hausse.
BNP Paribas a gagné 9,78% à 2,32 euros, Crédit Agricole 4,78% à 4,43 euros et Société Générale 8,76% à 16,65 euros.
Elles ont profité de propos d'un membre du conseil des gouverneurs de la BCE, selon lequel l'institution "pourrait réintroduire des opérations de refinancement à un an pour les banques", indique Patrick Jacq, stratégiste chez BNP Paribas.
Ewald Nowotny, par ailleurs gouverneur de la banque centrale autrichienne OeNB, s'est exprimé devant des journalistes à Washington, en disant qu'une telle opération, qui n'est plus pratiquée depuis 2009, "est certainement quelque chose qui sera discuté", selon des informations de presse.
Les banques, sanctionnées en Bourse en partie sur des craintes concernant leur capacité à se financer, profitaient d'une telle hypothèse qui pourrait permettre de les soulager à plus long terme que les opérations à une ou plusieurs semaines déjà mises en place par la BCE.
De leur côté, plusieurs valeurs très dépendantes de la conjoncture ont terminé en hausse, comme Alcatel-Lucent (+0,28% à 2,18 euros), Bouygues (+4,03% à 24,90 euros) et Renault (+0,59% à 24,65 euros), après avoir souffert sur des craintes quant aux perspectives économiques mondiales.
"On attendait beaucoup du G20 et une fois de plus NOS attentes sont douchées", explique un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Les grands argentiers des principaux pays de la planète, réunis depuis jeudi à Washington à l'occasion d'un sommet du G20, se sont engagés à préserver la stabilité et la liquidité du secteur bancaire, mais toute décision a été renvoyée au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui se tiendra à Cannes, les 3 et 4 novembre.
"Les ministres des Finances du G20 ont raté une occasion en or de rassurer les marchés", estime Manoj Ladwa, analyste chez ETX Capital.
"Le risque de récession, la crise grecque et le risque de contamination à d'autres pays souverains, un assèchement du crédit, les craintes sur la liquidité ou la solvabilité d'une banque", tous ces éléments peuvent justifier une poursuite du décrochage des marchés, avertissent pour leur part les économistes d'Aurel BGC.
Les investisseurs craignaient toujours par ailleurs un défait de la Grèce, alors que le pays essaie de convaincre qu'il respecte ses engagements.
La Banque centrale néerlandaise (DNB) a assuré ne pas exclure une faillite de la Grèce et l'agence Moody's Investors Service a abaissé de deux crans la note des principales banques du pays.
"Les Européens doivent préparer officiellement le défaut grec. Plus personne ne croit à la capacité des autorités et du peuple grec à supporter cette cure d'austérité et à s'en sortir par le haut. Admettons l'inévitable et nous pourrons alors tourner la page et oeuvrer pour la suite", plaident les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.