La Grèce ne fera pas défaut sur son énorme dette si ce pays fait ce qui lui est demandé, évitant ainsi une catastrophe, a jugé vendredi à Washington le directeur pour l'Europe du Fonds monétaire international (FMI), Antonio Borges.
"Si les Grecs font ce qu'ils doivent faire, il n'y aura pas de défaut", a déclaré M. Borges, lors d'une conférence en marge des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
Ce qui a été décidé le 21 juillet par les Européens pour venir une seconde fois en aide à la Grèce est "extrêmement important", puisque les dirigeants européens se sont dits prêts "à mettre sur la table autant d'argent que nécessaire pour aider les pays en difficulté", a-t-il expliqué. Cependant, il y a une condition, la Grèce doit mettre "sa maison en ordre", et "s'ils font ce qu'il faut, je pense qu'ils peuvent compter sur un soutien total de l'Europe aussi longtemps et pour un montant aussi important que nécessaire", a souligné M. Borges. Mais, s'ils ne respectent pas leurs engagements, alors "ce soutien peut s'évaporer très vite", a-t-il toutefois averti.
Un défaut de paiement aurait des conséquences "catastrophiques" pour la Grèce, a-t-il rappelé, mais moindres pour les banques européennes qui peuvent faire face à une telle éventualité. "Cela serait coûteux évidemment, mais pas dramatique", a-t-il affirmé.
La Grèce, même en cas de défaut, aura toujours un "besoin massif de financement" et donc considérer qu'un défaut est la solution à tous les problèmes "est très loin de la vérité", a encore souligné M. Borges.
Le directeur pour l'Europe du FMI a confirmé les réticences de son organisation vis-à-vis d'un des aspects du plan approuvé en juillet par les dirigeants européens concernant la participation volontaire des banques à l'allègement de la dette grecque. Cette participation, qui doit permettre une décote de quelque 21%, ne doit néanmoins "jamais être mise en oeuvre tant que nous ne serons pas certains, ou au moins confiants que la Grèce est de nouveau sur les rails", a-t-il averti.