Dépitée par le pessimisme de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) sur l'état de l'économie américaine et le manque d'avancées dans le dossier grec, la Bourse de Paris a terminé sur une très forte baisse jeudi de 5,25% qui n'a épargné aucun secteur.
Le CAC 40 est repassé sous les 2.800 points (2.781,68). Le secteur bancaire a décroché alors que l'éventualité d'une recapitalisation de certaines banques est de plus en plus évoquée. Société Générale a dévissé de 9,57% à 15,30 euros, Crédit Agricole de 9,49% à 4,22 euros et BNP Paribas de 5,70% à 23,06 euros. Total, première capitalisation du CAC 40, a lâché 5,68% à 30,37 euros.
"On a assisté à une capitulation totale du marché parisien. Aucun secteur n'a été épargné même le luxe, très protégé jusqu'à présent, a cédé autour de 6%", note Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
"Plusieurs voyants sont au rouge: les indicateurs sur la conjoncture en Europe, ce qui rend encore plus difficile toute avancée sur la dette, et l'état inquiétant de la première économie mondiale", souligne-t-il.
La pression s'est accentuée sur la zone euro, de plus en plus de dirigeants l'appelant à trouver des solutions rapides à la crise dans laquelle elle est enlisée.
"Les gouvernements et les institutions de la zone euro doivent agir rapidement pour résoudre la crise de l'euro et toutes les économies européennes doivent affronter le problème de la dette pour empêcher une contagion à l'économie mondiale", ont mis en garde l'Australie, le Canada, la Corée du Sud, l'Indonésie, le Mexique et le Royaume-Uni, six pays membres du G20, dans une lettre commune.
Les investisseurs s'inquiètent d'autant que l'activité du secteur privé s'est contractée dans l'Union monétaire en septembre pour la première fois depuis plus de deux ans, faisant peser une menace de stagflation sur l'Allemagne et la France.
L'Italie a pour sa part révisé en forte baisse ses prévisions de croissance, mais assuré que le plan d'austérité adopté la semaine dernière devrait être suffisant pour atteindre l'équilibre budgétaire dès 2013.
Enfin, le marché n'a pas apprécié le tableau noir dressé par la Réserve fédérale américaine (Fed) sur l'économie des Etats-Unis. La Fed a jugé que la reprise était lente" et menacée par des "risques importants".
Du coup, pour tenter de relancer la machine, l'institution va vendre d'ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor et en racheter pour un montant identique avec une maturité plus longue.
Le secteur cyclique a particulièrement souffert des craintes sur la conjoncture mondiale. ArcelorMittal a dégringolé de 8,85% à 11,22 euros, Saint-Gobain de 6,75% à 27,55 euros et Michelin de 6,15% à 43,25 euros.