La Bourse de Paris évoluait en forte baisse jeudi matin, perdant 2,84%, dépitée comme Wall Street la veille par la modestie des mesures de soutien à l'économie et le ton pessimiste de la banque centrale américaine.
A 09H18 (07H18), le CAC 40 lâchait 83,47 points à 2.852,35 points, après avoir abandonné brièvement plus de 3%. La veille, il avait déjà cédé 1,62%..
Les marchés attendaient beaucoup de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi soir, qui n'a pas été à la hauteur de leurs attentes et dont les commentaires ont dressé un tableau noir de l'économie des Etats-Unis.
Wall Street a du coup terminé en fort repli mercredi. Le Dow Jones a perdu 2,49% et le Nasdaq 2,01%.
La Fed va vendre d'ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor et en racheter pour un montant identique avec une maturité plus longue. Le but de cette mesure, surnommée "opération twist", est de faire baisser les taux d'intérêt à long terme pour soutenir l'activité.
La banque centrale a jugé que la reprise économique américaine était "lente" et menacée par des "risques importants".
"La description très négative de léconomie, alors que les économistes doutent de limpact positif sur léconomie de lopération +twist+ explique sûrement la réaction négative, à court terme, des investisseurs à ce communiqué", indiquent les économistes d'Aurel BGC.
Surtout, le courtier, à l'image de nombreux analystes, juge que "le problème de fond demeure". "La plupart des économistes doutent que le problème de croissance aux Etats-Unis sera résolu par le maintien de taux bas", qui ne rétablira pas forcément la confiance chez les entreprises et les ménages.
Les investisseurs se préparaient par ailleurs à la publication de plusieurs statistiques américaines, dont les demandes hebdomadaires d'allocations chômage (14H30) et l'indicateur composite de l'activité économique pour août.
Les marchés surveillaient également toujours le dossier grec, alors que le gouvernement mène des tractations avec ses créanciers internationaux, UE et Fonds monétaire international (FMI) pour le versement d'un prochain prêt.
Athènes s'est dans cette optique résigné mercredi soir à adopter des mesures d'austérité supplémentaires pour 2011 et 2012.
"Nous restons convaincus que le sujet avance, dans la voie d'un défaut très organisé. Toutefois, il reste à trouver des mécanismes qui ne soient pas tels que le Portugal soit le suivant sur la liste", observent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.
Les valeurs bancaires étaient une nouvelle fois les principales victimes des inquiétudes sur la croissance américaine et la dette en zone euro.
De surcroît, l'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a abaissé les notes à long terme des banques Bank of America et Wells Fargo, jugeant moins probable un soutien du gouvernement en cas de besoin, tout en maintenant celle de Citigroup.
BNP Paribas perdait 2,70% à 23,80 euros. La banque a envoyé des émissaires au Moyen-Orient pour sonder l'intérêt de potentiels investisseurs au cas où elle devrait se résoudre à effectuer une augmentation de capital, affirme jeudi le Financial Times.
Crédit Agricole lâchait 2,01% à 4,57 euros et Société Générale 4,70% à 16,13 euros.
Hors CAC 40, BioAlliance Pharma chutait (-5,06% à 3,19 euros) après avoir annoncé une perte nette de 8,75 millions d'euros au premier semestre, après une année 2010 positive.