L'euro accélérait sa chute jeudi, retombant sous 1,35 dollar et descendant à son plus bas niveau depuis dix ans face au yen, dans un marché nerveux que les mesures présentées la veille par la Réserve fédérale américaine (Fed) n'ont pas réussi à rassurer.
Vers 09H40 GMT (11H40 à Paris), l'euro valait 1,3469 dollar contre 1,3564 dollar mercredi à 21H00 GMT. Il est descendu à 1,3448 dollar à 09H22, son plus bas niveau depuis le 14 février.
L'euro creusait également ses pertes face à la devise nippone, à 102,91 yens contre 103,74 yens mercredi. Il est tombé brièvement à 102,62 yens, un niveau plus vu depuis juin 2001.
Le dollar se stabilisait face à la monnaie japonaise, à 76,40 yens contre 76,48 yens mercredi.
A l'instar de places boursières en pleine débâcle, la monnaie unique européenne, considérée comme une devise plus risquée, pâtissait du vif regain d'inquiétude des investisseurs, qui profitait en revanche au dollar et au yen, des devises jugées plus sûres.
"La Fed, au lieu de rassurer les marchés, a plutôt encouragé la morosité des opérateurs et renforcé leur aversion pour les actifs jugés risqués", expliquait Jane Foley, analyste de Rabobank.
La banque centrale américaine (Fed) a certes annoncé mercredi son intention de vendre d'ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor avant d'en racheter un montant équivalent avec une maturité plus longue, avec pour objectif d'abaisser les taux d'intérêt à long terme pour relancer l'activité sans toucher aux taux d'intérêt à court terme.
Mais "cette opération Twist a apporté peu de réconfort aux marchés face aux craintes croissantes d'un retour en récession des économies développées (...), craintes que les commentaires de l'institution ont contribué à raviver", observait Lee Hardman, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi.
"L'annonce de la banque centrale a été accueillie avec un grand scepticisme. Les taux d'intérêts à long terme sont de toute manière à des niveaux déjà extrêmement bas, et il est difficile de croire qu'une nouvelle baisse à la marge fera une grosse différence" pour l'économie, soulignait Mme Foley.
Selon elle, les mesures prises par la Fed "étaient largement attendues, ce qui ne l'était pas, c'est son avertissement très sérieux sur +les risques importants+ pour la reprise économique" alors que "l'aggravation calamiteuse de la crise des dettes souveraines en zone euro continue d'affoler les marchés".
Le gouvernement grec s'est résigné mercredi à adopter des mesures d'austérité supplémentaires pour 2011 et 2012, sous pression de ses créanciers, dans une nouvelle tentative d'écarter un défaut de paiement, mais Athènes fait face à une vive montée de la contestation et des mouvements sociaux dans le pays.
La dégradation mercredi soir par l'agence Moody's de la note long terme de deux grandes banques américaines (Bank of America, Wells Fargo) et celle à court terme de Citigroup, ainsi que de mauvais indicateurs manufacturiers en Chine et en Europe renforçaient encore la nervosité des cambistes, ajoutait Mme Foley.
Ainsi, l'activité du secteur privé s'est contractée en septembre dans la zone euro pour la première fois depuis plus de deux ans, selon l'indice PMI des directeurs d'achats publié jeudi, une nouvelle de nature à accroître encore davantage la pression sur la monnaie unique européenne.
Vers 09H40 GMT, le franc suisse reculait face à l'euro à 1,2290 franc suisse pour un euro comme face au billet vert à 0,9122 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique remontait face à l'euro à 87,30 pence pour un euro, mais creusait ses pertes face au billet vert à 1,5430 dollar.
L'or cotait à 1.764,98 dollars l'once, contre 1.793 dollars mercredi soir.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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09H40 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3469 1,3564 EUR/JPY 102,91 103,74 EUR/CHF 1,2290 1,2213 EUR/GBP 0,8730 0,8749 USD/JPY 76,40 76,48 USD/CHF 0,9122 0,9000 GBP/USD 1,5430 1,5498