L'euro reculait nettement face au dollar et au yen mardi, tombant même à son plus bas niveau depuis dix ans face à la devise nippone, dans un marché nerveux, que les mesures annoncées la veille par la Réserve fédérale américaine (Fed) n'ont pas réussi à rassurer.
Vers 08H15 GMT, l'euro est descendu à 103,14 yens, son plus bas niveau depuis juin 2001, avant de remonter légèrement. A 08H45 GMT, il cotait 103,35 yens, contre 103,74 yens mercredi soir.
La monnaie unique européenne faiblissait également face au billet vert, à 1,3506 dollar, contre 1,3564 dollar le veille. Il se rapprochait du seuil de 1,35 dollars, au-dessous duquel il était descendu le 12 septembre, pour la première fois depuis février.
L'euro est considéré comme une devise plus risquée que le dollar et le yen, qui font office de monnaies refuges.
"La Fed, au lieu de rassurer les marchés, a plutôt encouragé la morosité des opérateurs et renforcé leur aversion pour les actifs jugés risqués", expliquait Jane Foley, analyste de Rabobank.
La banque centrale européenne a certes annoncé mercredi son intention de vendre d'ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor pour en racheter un montant équivalent avec une maturité plus longue afin de tenter de faire baisser les taux d'intérêt à long terme.
"Cette opération était largement attendue, mais ce qui ne l'était pas, c'est l'avertissement très sérieux de la Fed sur +les risques importants+ pour la reprise économique (...) Le ralentissement de la croissance mondiale et l'aggravation calamiteuse de la crise des dettes souveraines en zone euro continuent d'inquiéter grandement les marchés", soulignait Mme Foley.
La dégradation mercredi soir par l'agence Moody's de la note de trois grandes banques américaines (Bank of America, Wells Fargo et Citigroup), tout comme des indicateurs montrant une contraction de l'activité manufacturière en septembre en Chine et dans la zone euro, renforçaient encore la nervosité des cambistes, ajoutait l'analyste.