Le directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot, a nié jeudi tout contact au Moyen-Orient en vue d'une éventuelle augmentation de capital pour apaiser les craintes sur sa solidité, démentant les informations du Financial Times allant dans ce sens.
"Je démens formellement" ces informations, a-t-il déclaré sur l'antenne de BFM Business. "Nous n'avons aucun contact particulier, "ni au Qatar ni ailleurs" car "nous n'avons pas besoin d'augmentation de capital", a-t-il ajouté.
Selon le journal économique britannique, qui citait des personnes proches du dossier, BNP Paribas pourrait chercher à lever auprès d'investisseurs du Qatar ou d'Abou Dhabi jusqu'à deux milliards d'euros.
Les banques françaises sont attaquées depuis plusieurs jours sur les marchés, certains investisseurs estimant qu'elles sont fragiles face à la crise de la dette souveraine et qu'elles devraient être recapitalisées.
Jeudi, l'un des deux cogérants de la très influente société de gestion obligataire américaine Pimco a estimé qu'elles menaçaient de faire basculer toute l'Europe dans la récession.
Le commissaire européen aux Services financiers Michel Barnier a par ailleurs estimé le même jour que certaines banques européennes auront besoin d'être recapitalisées, renchérissant à des propos dans le même sens tenus mardi par son collègue chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia.
Interrogé par la journaliste de BFM Business sur des "tentatives de déstabilisation ou de complot" à l'égard des banques françaises, Baudouin Prot a répondu que celles-ci étaient "au coeur de la zone euro", sur laquelle porte des inquiétudes. "C'est à la zone euro de se ressaisir et de prendre les initiatives individuelles et collectives" qui permettront de ramener le calme face à ces inquiétudes, qu'il juge "exagérées", a-t-il dit.
"La situation (de BNP Paribas) est aujourd'hui, en terme de liquidités et de fonds propres, sous contrôle", a en outre assuré M. Prot, qui estime qu'"il est important qu'il en soit de même pour chaque établissement, sous la responsabilité des chefs de maison respectifs".
Questionné sur une éventuelle participation de l'Etat au capital de BNP Paribas, il a rétorqué que ce n'était "pas dans NOS hypothèses de travail (...) ni dans nos souhaits".
BNP Paribas rejette l'idée d'un augmentation de capital, préférant la mise en réserve des bénéfices et la réduction de la taille du bilan.
"Nous sommes en train de mettre en oeuvre un plan de réduction d'à peu près 10% de notre bilan et d'à peu près 10% de nos actifs moyens pondérés", qui va porter essentiellement sur les activités en dollars de BNP Paribas, a expliqué M. Prot.
Les "évolutions" conséquentes en terme d'effectifs concerneront essentiellement les activités de banque de financement et d'investissement du groupe, a-t-il précisé, en parlant d'un "ordre de grandeur significatif" mais moindre que dans d'autres banques étrangères.
Ces déclarations n'ont pas réussi à inverser la tendance à la Bourse de Paris, où le titre BNP Paribas était en forte chute depuis l'ouverture.
A 14H10 (12H10 GMT), il perdait 4,52% à 23,35 euros, sur un marché parisien en baisse de 4,76%.