Le rouble, en baisse depuis fin juillet, évoluait mercredi à des niveaux qu'il n'avait plus atteint depuis 2009, année où la Russie avait été touchée de plein fouet par la crise mondiale, affecté par les inquiétudes sur la situation économique mondiale.
Vers 08H25 GMT, le panier de devises qui sert de référence à la Banque centrale (composé à 45% d'euros et 55% de dollars) s'échangeait à 36,65 roubles. Depuis le 1er septembre, le panier de devises a gagné 2,12 roubles.
La monnaie russe n'avait pas atteint ce niveau depuis septembre 2009.
"Le rouble subit une pression croissante", en raison "du flux continu de nouvelles négatives en provenance de l'Union européenne et des Etats-Unis et du manque d'appétit des investisseurs pour le risque", souligne dans une note Ivan Tchakarov, économiste de la banque d'investissement Renaissance Capital.
L'analyste souligne que le plafond de la bande de fluctuation dans laquelle la monnaie russe évolue, fixée entre 32,15 et 37,15 roubles par la BCR, n'est plus très loin.
"Plus le panier va se rapprocher du seuil supérieur de la banque, plus la BCR va intervenir. Pour le dire simplement, la BCR vend actuellement des dollars et achète des roubles pour aller contre le vent", explique-t-il.
"La dépréciation du rouble va certainement accroître l'incertitude et avoir un effet sur la confiance des consommateurs", a estimé mercredi Odd Per Brekk, représentant du Fonds monétaire international (FMI) en Russie, lors d'une conférence de presse.
Mais à la différence de la période fin 2008 - début 2009, lorsque la Banque centrale avait laissé planer l'incertitude pour finalement dévaluer considérablement le rouble, poussant les Russes à convertir massivement leurs économies en dollars, cette année, la "BCR agit au lieu de réagir, et nous voyons un rythme progressif d'affaiblissement", souligne Ivan Tchakarov.
"De fait, le consommateur sera très affecté, mais quand même moins qu'avant", ajoute-t-il.