(AOF / Funds) - "Les marchés des petites et moyennes capitalisations sont constamment influencés par deux sortes de facteurs : l'ENVIRONNEMENT international-macroéconomique (c'est-à-dire le contexte géopolitique, la politique fiscale et monétaire, les données macroéconomiques, la politique budgétaire) et l'environnement sectoriel-microéconomique (c'est-à-dire l'offre et la demande, le paysage concurrentiel, l'investissement, l'innovation et la réglementation)", note Florence Bannelier, gérante dans l'équipe de gestion actions petites et moyennes valeurs européennes chez HSBC Global AM.
"Le mois d'août a été marqué par une violente correction des marchés, en raison de la dégradation de la note de la dette de l'Etat américain et de la publication de données économiques en demi-teinte. Si les petites et moyennes valeurs ont dans l'ensemble mieux résisté à la baisse du mois d'août que les plus grosses capitalisations, les secteurs traditionnellement réputés défensifs ne se sont pas mieux comportés que les autres."
"Notre priorité en tant que gérants, est de définir des thèmes d'investissement pertinents, pour des périodes allant de six mois à plusieurs années (par exemple, le vieillissement de la population, l'innovation et la technologie, de solides carnets de commandes dans l'industrie aérospatiale, des sociétés bénéficiant d'une base de clientèle élargie...). Les périodes de volatilité créent des opportunités d'achat pour les titres que nous suivons (par exemple Zodiac dans le secteur de l'aérospatiale bénéficie d'une bonne visibilité de son carnet de commandes)."
"Elles donnent l'occasion de revisiter tout le portefeuille et de s'interroger sur l'opportunité de certaines positions existantes (par exemple, Bilfinger Berger dans le BTP et des concessions, ou Tod's dans le luxe). Nous avons légèrement accru notre position de trésorerie à environ 7% à fin août. Nous avons allégé NOS positions dans les secteurs cycliques, ne conservant que les entreprises disposant de réels atouts (secteurs de niches, tels Aalberts)."
"Au début de l'été, les marchés anticipaient déjà un ralentissement de la croissance. Les prévisions aux Etats-Unis ont cependant été revues à la baisse en juillet, ramenant les estimations de croissance mondiale pour 2011 de 4% à 1,5%. Bien que les pays les plus industriels, tels l'Allemagne ou la Finlande aient été les plus touchés, le scénario d'une récession mondiale, n'est pas celui que nous retenons en raison de la santé financière des entreprises."
"Le segment des petites et moyennes capitalisations a une forte coloration industrielle. En règle générale, les indices de frêt et les matières premières reflètent souvent la santé de l'économie mondiale. Après un passage difficile, les indices de frêt sont en hausse depuis quelques temps (fin août). la hausse des cours du pétrole et des matières premières s'est modérée, bien qu'on constate une relative stabilité des cours du cuivre (le cuivre est largement utilisé dans les produits industriels et de consommation). Une tendance à la baisse des cours du cuivre serait annonciatrice d'un ralentissement de l'économie mondiale, pour l'instant ce n'est pas le cas."
"Nous nous basons sur les données du Brokers' Estimate System qui nous permettent d'avoir une vision globale de l'évolution des bénéfices dans le segment des petites et moyennes capitalisations, et réajustons constamment nos prévisions de résultats. Au début de l'année, les estimations du segment des petites et moyennes capitalisations (DJ Eurostoxx Small/Mid) indiquaient une hausse de +26,5% pour 2011. En juin, les attentes ont été ajustées pour refléter une croissance mondiale plus modérée, à environ 20%."
"A présent, les prévisions sont encore plus prudentes à +15,5%. Malgré ces ajustements, une hausse de 15% resterait exceptionnelle par rapport aux prévisions de croissance de l'indice euro zone large cap (+5,4%). D'ici la fin de l'année, nous pensons que le segment des petites et moyennes capitalisations restera soutenu par des taux d'intérêt peu élevés, par la faiblesse des valorisations, favorable à une augmentation des opérations de fusions-acquisitions, par des bilans solides, par un phénomène de révision en baisse des résultats (pour une part des entreprises de notre périmètre), qui devrait prendre fin, et par un taux de distribution des dividendes élevé (environ 4%)."
"D'un autre côté, les marchés restent vulnérables à la crise de gouvernance du secteur financier européen. A notre avis, les éléments positifs l'emportent sur les éléments négatifs. Les investisseurs devraient finir par reconnaître que le segment des petites-moyennes capitalisations en Europe n'est pas plus volatile que celui des sociétés de grande capitalisation. Enfin, l'élément le plus positif que nous retenons, est probablement que ce segment offre un profil de croissance structurelle et basée sur des marchés de niches, des entreprises au bilan solide et une très faible exposition aux valeurs financières."