La Bourse de Paris restait mal orientée mercredi à la mi-journée, nerveuse avant la décision de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) et inquiète de la solidité financière des banques françaises exposées à la crise de la dette.
A 11H38 (09H38 GMT), le CAC 40 perdait 0,72%, cédant 20,87 points à 2.963,18 points, dans un volume d'échanges de 728,20 millions d'euros.
"Le doute prédomine avant la décision cruciale de la banque centrale américaine. On espère au moins des avancées sur la nouvelle cure de rigueur que doit s'imposer la Grèce", a commenté Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management.
Le gouvernement socialiste grec doit détailler mercredi, selon les médias, un nouveau tour de vis budgétaire centré sur la compression du secteur public, avec des licenciements et de nouvelles coupes salariales. Cette nouvelle cure de rigueur suscite la colère de la population.
En attendant, les tractations entre la Grèce et la troïka de ses créanciers n'ont toujours pas abouti même si Athènes et Bruxelles ont noté des avancées dans les négociations. Celles-ci devront donc se poursuivre la semaine prochaine.
Tous les regards se tournent vers la Fed. Réuni depuis mardi à Washington, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) doit publier vers 18H15 GMT le communiqué rendant compte de ses décisions.
La banque centrale va devoir répondre aux nombreuses attentes des marchés, pessimistes quant à la conjoncture en Europe et sur léconomie américaine qui a stagné au premier semestre.
"Un nouveau plan de relance et de nouvelles mesures dassouplissement monétaires pourraient rassurer. Cependant, il existe des désaccords profonds entre les membres du FOMC. Le vote dun nouveau geste est loin dêtre acquis", soulignent les analystes du courtier Aurel BGC.
L'hypothèse la plus couramment admise par les analystes est que la Fed convertisse une partie des obligations d'Etat américaines à court terme qu'elle détient en titres du Trésor à plus long terme, son taux directeur étant maintenu à quasi zéro comme depuis décembre 2008.
Lautre changement attendu, selon les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC, est "une baisse de la rémunération des dépôts des banques auprès de la Fed. Ceci pousserait les banques à accroître leur utilisation des liquidités dont elles disposent pour trouver de meilleurs rendements".
Le secteur bancaire restait malmené alors que responsables politiques et dirigeants de banques sont montés au créneau pour assurer que les établissements français n'avaient pas besoin d'être recapitalisés.
"Il n'y a aucun problème de solvabilité, de liquidité des banques françaises", a ainsi affirmé la ministre du Budget Valérie Pécresse devant plusieurs médias.
Des propos qui n'ont pas réussi à convaincre les investisseurs. BNP Paribas cédait 5,00% à 23,66 euros, Société Générale 2,45% à 16,72 euros et Crédit Agricole 2,34% à 4,67 euros.
Parmi les autres valeurs, le titre Belvédère signait un rebond spectaculaire (+60,80% à 33,80 euros). Le groupe de spiritueux, en proie à des difficultés financières, a été placé mardi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nîmes (Gard).