La Bourse de Paris a terminé en nette baisse mercredi, perdant 1,62%, agitée par les brusques variations des valeurs bancaires et prudente avant les conclusions de la réunion de la banque centrale américaine.
L'indice CAC 40 a lâché 48,23 points à 2.935,82 points, dans un faible volume d'échanges de 2,810 milliards d'euros. La veille, il avait rebondi de 1,50%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a cédé 2,47% et Londres 1,40%. L'indice Eurostoxx 50, qui regroupe les principales valeurs européennes, a concédé 1,96%.
Le marché parisien a connu une séance éprouvante, évoluant tout au long de la journée dans le rouge, avec une forte volatilité des banques.
"Les fluctuations des marchés sont notre lot quotidien. La moindre annonce ou rumeur entraîne une surréaction, ce qui prouve la grande nervosité des investisseurs", indique Yann Azuelos, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
Avant de finir en repli, les valeurs bancaires avaient joué au yo-yo, avec de grandes amplitudes de cours, après que Bruxelles eut changé son fusil d'épaule, en jugeant désormais nécessaire une recapitalisation des établissements européens.
Finalement, BNP Paribas a perdu 1,85% à 24,46 euros, Crédit Agricole 2,38% à 4,67 euros et Société Générale 1,28% à 16,93 euros.
"Ces mouvements brusques sont très rares et largement inexpliqués. C'est très embêtant. Il y a des rumeurs folles mais qu'il n'est pas nécessaire de prendre en compte. Il faut savoir garder son sang froid", souligne Dov Adjedj, vendeur d'actions chez le courtier Aurel BGC.
La Banque centrale européenne (BCE) a pourtant fait mercredi un geste de plus pour aider les banques de la zone euro annonçant qu'elle allait assouplir à compter du 1er janvier 2012 les conditions dans lesquelles elle leur prête de l'argent. Elle a également annoncé avoir accordé un prêt en dollars à un établissement de la zone euro, d'un montant de 500 millions sur une semaine.
De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé la zone euro à utiliser le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour recapitaliser les établissements bancaires les plus fragiles.
Par ailleurs, la situation est toujours incertaine en Grèce, où un Conseil des ministres restreint est en train de décider de nouvelles mesures d'austérité, sous la pression des créanciers du pays (l'UE et le FMI), afin de tenter d'atteindre les objectifs budgétaires pour 2011.
Les investisseurs sont aussi "en position d'attente avant la décision de la Fed", la Réserve fédérale américaine, observe M. Azuelos, comme en témoigne la faiblesse des volumes d'échanges. Le communiqué doit être publié vers 20H15.
L'hypothèse la plus couramment admise par les analystes est que la banque centrale convertisse une partie des obligations d'Etat américaines à court terme qu'elle détient en titres à plus long terme, son taux directeur étant maintenu à quasi zéro comme depuis décembre 2008.
"C'est un pansement mais pas un remède miracle", souligne le gérant.
Hors valeurs bancaires, les titres les plus cycliques, dépendants de la conjoncture, ont souffert à l'image de Peugeot (-5,70% à 17,04 euros) et de Renault (-3,80% à 26,08 euros).
Enfin, Belvédère a pris 52,24% à 32,00 euros, alors que le groupe de spiritueux, en proie à de très graves difficultés financières, avait chuté la veille après avoir été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nîmes (Gard).