Le directeur général d'UBS, Oswald Grübel, va demander un vote de confiance pour mener à bien la restructuration de la banque, éclaboussée par la fraude d'un de ses traders qui lui a coûté 2,3 milliards de dollars, a indiqué mardi la presse helvétique.
La direction du premier groupe bancaire suisse va se rendre mercredi à Singapour, où se trouve l'un de ses plus grands actionnaires, le fonds souverain GIC qui détient 6,41% d'UBS, pour présenter une restructuration de la banque d'affaires et de la gestion de fortune, a précisé le quotidien suisse Tages-Anzeiger.
GIC a appelé dans un communiqué l'établissement zurichois "à réagir fermement afin de rétablir la confiance dans la banque".
Le fonds souverain s'est déclaré "déçu" et "inquiet" des pertes occasionnées par le trader et a demandé à UBS comment elle allait renforcer ses contrôles internes.
Les Singapouriens ont par contre affirmé qu'ils voyaient toujours UBS comme une banque solidement capitalisée et dotée d'une solide activité de banque privée.
Selon le Tages-Anzeiger, le plan prévoit d'"abandonner autant que possible" les activités de négoce à propre compte et de revenus fixes, cette dernière activité ayant été responsable des pertes abyssales durant la crise financière.
La banque veut également réduire d'un tiers ses actifs à risques, qui atteignent actuellement 130 milliards de francs suisses, a ajouté le journal.
Le directeur général Oswald Grübel compte à cette occasion demander au conseil d'administration un vote de confiance, pour rester aux commandes de la banque jusque début 2013 et pour mener à bien la restructuration de ces unités.
Si un accord n'est pas trouvé d'ici la journée des investisseurs du 17 novembre, M. Grübel partira, croit savoir le quotidien zurichois, qui se base sur des sources internes de l'établissement.
Son successeur pourrait être Sergio Ermotti qui a quitté en avril Unicredit pour rejoindre UBS où il est le responsable Europe du groupe.
Un porte-parole d'UBS, contacté par l'AFP, a confirmé que la direction se rendait bien à Singapour pour un rendez-vous "prévu de longue date". Mais il a refusé de commenter les autres informations.
Le patron d'UBS est sorti de son silence dimanche, en déclarant dans le journal dominical suisse Sonntag qu'il ne se sentait pas coupable dans cette affaire de fraude et qu'il n'avait aucune intention de démissionner.
"Je ne pense pas démissionner", avait-il souligné, ajoutant cependant que cette décision était du ressort du conseil d'administration.
UBS a reconnu avoir subi une perte de 2,3 milliards de dollars (1,7 milliard d'euros) due à des "opérations non autorisées" effectuées par un de ses traders.
Un homme de 31 ans, Kweku Adoboli, soupçonné de transactions frauduleuses au sein d'UBS a été inculpé et placé en détention vendredi à Londres, dans le cadre de cette affaire.
Les gendarmes des marchés financiers en Suisse et au Royaume-Uni ont annoncé pour leur part vendredi qu'ils lançaient des enquêtes "indépendantes" sur cette perte.
A la Bourse suisse, l'action UBS reculait de 0,99% à 9,97 francs suisses, dans un marché en légèrement hausse de 0,67% à 11H34 GMT.