Les marchés actions européens risquent de creuser leurs pertes ce mardi, pénalisés par l'abaissement de la note souveraine de l'Italie par Standard & Poor's et l'inquiétude que la crise de la dette en Europe ne plombe une reprise qui s'étiole. La clôture franchement négative de la Bourse de Tokyo (-1,62% pour le Nikkei) ne présage rien de bon. Sur le front des valeurs, le secteur bancaire devrait une nouvelle fois suscité l'intérêt, et la crainte, des investisseurs. La président de BNP Paribas, Michel Pébereau, a déclaré que la banque n'avait actuellement pas besoin d'être recapitalisé.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse technique, le bureau DayByDay constate une formation d'incertitude hier. En effet, l'indice a ouvert avec un nouveau gap baissier dans une tendance elle-même descendante sous la moyenne mobile (deux indications négatives). Pourtant, les cours sont restés au-dessus de 2940 points et les volumes sont restés modérés (deux facteurs positifs). Ce dernier seuil avait permis une stabilisation lors des chutes du mois d'août, à l'exception de l'incursion à 2770 points. Les analystes de DayByDay restent donc neutres dans cette configuration typique d'une consolidation. Ils indiquent que la rupture de 2940 points pourrait déclencher une brève accélération baissière.
Les valeurs à suivre
HI-MEDIA
Le groupe media online Hi-Media annonce le lancement de son Ad Exchange en partenariat avec Appnexus, un des leaders américains du Real Time Bidding. Grâce au partenariat avec Appnexus, Hi-Media vient enrichir sa palette de technologies propriétaires utilisés notamment dans son activité de marketing à la performance, a indiqué le spécialiste de la monétisation de l'audience sur Internet.
AREVA
Areva (+13,36% à 23,58 euros) a enregistré lundi la plus forte hausse du SBF 120 après l'annonce largement attendue du retrait de Siemens du nucléaire. Le géant de l'industrie allemande aurait pu être un concurrent dangereux d'Areva dans un marché nucléaire mondial aux perspectives néanmoins dégradées par la catastrophe japonaise. En effet, la principale conséquence de cette volte-face est l'abandon d'un projet d'entreprise commune avec le groupe public russe Rosatom dans le nucléaire.
SAFRAN
Safran a perdu perd 3,67% lundi pour son premier jour de cotation au sein du CAC 40, où il a remplacé Natixis. La banque fait les frais de la crise de la dette souveraine en Europe. Considérée comme l'une des valeurs les plus défensives de son secteur, elle a néanmoins vu sa capitalisation fondre d'un tiers depuis le début de l'année. Ses concurrentes sont plus mal loties avec des pertes supérieures à 40%. L'arrivée de Safran couronne la bonne santé du secteur aéronautique.
ZODIAC AEROSPACE
Zodiac Aerospace a publié un chiffre d'affaires de 2,750 milliards d'euros au titre de son exercice 2010/2011 décalé, qui se terminait en août, en hausse de 27,9%. La croissance organique s'élève à 17,3%, précise le groupe. Sur le seul quatrième trimestre, le chiffre d'affaires a progressé de 20,8% à données publiées et de 19,6% à périmètre et taux de change constants. Sur la base de ce chiffre d'affaires, Zodiac Aerospace confirme son objectif d'une marge opérationnelle courante supérieure à 13% en 2010/2011.
Les chiffres macroéconomiques
En Europe, les investisseurs attendent l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne. Aux Etats-Unis, le marché se contentera des permis de construire et mises en chantier pour septembre à 14h30.
A 8h25, l'euro cote 1,3614 face au dollar américain.
Hier à Paris
Les marchés européens ont chuté dès l'ouverture sans jamais montrer une réelle volonté de reprise en cours de séance. Les investisseurs ont marqué leur déception après la réunion des ministres européens des Finances, qui n'a débouché sur aucune nouvelle décision concrète concernant la résolution de la crise de la dette souveraine. Selon un scénario désormais bien huilé, cette nouvelle déception sur le front de la crise a pénalisé en priorité les valeurs bancaires et les cycliques. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 3% à 2940 points et le FTSE Eurotop 100 a perdu 2,09% à 1899,40 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont terminé dans le rouge lundi sur fond de craintes d'un défaut de la Grèce. Les pertes ont toutefois été limitées après qu'un haut fonctionnaire grec aux Finances a dit qu'Athènes était proche d'un accord concernant le versement de sa prochaine tranche d'aide internationale. Les investisseurs sont toutefois restés prudents après les conclusions décevantes de la réunion Ecofin/Eurogroupe la semaine dernière. Le Dow Jones a perdu 0,94% à 11 401,01 points tandis que le Nasdaq a reculé de 0,36% à 2 612,83 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.