
Les Bourses asiatiques étaient en hausse vendredi matin, après l'action concertée des grandes banques centrales, venues la veille au secours de la zone euro, mais les inquiétudes liées à la crise de la dette dans cette région du monde persistent.
A Tokyo, l'indice nikkei 255 des valeurs vedette était en hausse de 1,74% à la mi-séance (après avoir ouvert à +1,34%). Sydney prenait 2,07% et Séoul 3,55% à la mi-journée. Hong Kong gagnait 2,17% en fin de matinée et Shanghai 0,38%.
Les places asiatiques se placent ainsi dans le sillage des Bourses européennes et américaine, qui ont fini en nette hausse la veille, après l'annonce d'une action commune aux principales banques centrales de la planète pour aider la zone euro, en pleine tourmente.
La Bourse de Paris a gagné 3,27% jeudi, Londres 2,11% et Francfort 3,15%. A New York, le Dow Jones a terminé en hausse de 1,66%.
La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale des Etats-Unis, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque nationale suisse vont mettre à disposition des banques européennes des liquidités en dollars dans le cadre d'opérations sur trois mois, afin de couvrir les besoins au-delà de la fin d'année.
Cet approvisionnement est essentiel pour que les établissements européens puissent continuer à effectuer des prêts aux entreprises et aux ménages. L'opération a soulagé les marchés, de même que le soutien affiché par la France et l'Allemagne à la Grèce et à son maintien dans la zone euro.
Mais les courtiers en Asie craignent que cette embellie soit de courte durée.
"L'action coordonnée des banques centrales tire le marché aujourd'hui", a constaté Toshiyuki Kanayama, courtier chez Monex, au Japon, cité par Dow Jones Newswires. "Mais cela ne résout pas le problème de la zone euro et ne devrait avoir qu'un effet temporaire. L'optimisme pourrait s'évanouir en l'absence de résultat probant de la réunion de l'Union européenne", a-t-il prévenu.
Une réunion des ministres européens des Finances s'est ouverte jeudi soir à Wroclaw en Pologne (sud-ouest) sur la Grèce. Elle doit durer 48 heures et en principe permettre de surmonter les obstacles restants à la mise en oeuvre du second plan d'aide à Athènes d'un montant de près de 160 milliards d'euros, décidé le 21 juillet.
L'annonce des banques centrales a également soutenu le pétrole: dans les échanges matinaux en Asie, le baril de "light sweet crude" gagnait 5 cents à 89,45 USD et le baril de brent de la Mer du Nord 14 cents à 112,44 USD.
"Ces liquidités vont sans doute empêcher la récession de frapper la zone euro, ce qui soutient les prix du brut", a déclaré Victoir Shum, analyste chez Purvin and Gertz à Singapour. Mais la hausse des prix du pétrole devrait rester limitée en raison des indicateurs économiques décevants provenant des Etats-Unis, premier consommateur au monde de pétrole, a-t-il ajouté.
L'euro maintenait l'essentiel des gains enregistrés la veille après l'annonce des banques centrales.
La devise européenne valait 1,3848 USD et 106,31 yens vendredi matin à Tokyo, en très légère baisse par rapport aux 1,3882 USD et 106,40 yens de la veille au soir à New York.
L'action des banques centrales "ne résoud pas le problème inhérent à la Grèce (et dans d'autres pays de la zone euro) mais elle adoucie certains de ses impacts, réduisant ainsi le risque d'une crise financière" trois ans après la faillite de Lehman Brothers, note Emma Lawson, analyste devises chez National Australia Bank, dans une étude.
L'or était stable, à 1.781 dollars US l'once au début des échanges à Hong Kong, contre 1.780 USD en fin de séance la veille à Londres.