L'optimisme perdurait sur les marchés vendredi, les Bourses européennes se maintenant dans le vert, rassurées, comme en Asie, par l'action concertée des grandes banques centrales, dans l'attente des résultats d'une réunion européenne sur la crise de la dette.
La situation restait néanmoins fragile, la Bourse de Paris étant brièvement passées dans le rouge au cours de la matinée, tout comme Madrid, plombée par l'annonce de l'augmentation de la dette publique de l'Espagne au deuxième trimestre, à 65,2% du PIB.
Vers 09H30 GMT, toutes les Bourses européennes étaient en hausse, de 0,44% à Paris, de 1,18% à Francfort, 0,70% à Londres, 0,74% à Milan et 0,08% à Madrid.
Le rebond de jeudi "semble pouvoir encore se poursuivre avant le week-end, comme l'a montré la hausse aux Etats-Unis et en Asie", a souligné Cameron Peacock, analyste chez IG Markets.
Les investisseurs attendent en particulier les résultats d'une réunion de deux jours des ministres des Finances de la zone euro, puis de l'ensemble des pays de l'Union européenne, qui s'est ouverte jeudi soir en Pologne.
Cette réunion, à laquelle participe le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, doit permettre de surmonter les obstacles restants à la mise en oeuvre du second plan d'aide à la Grèce décidé par l'Union européenne le 21 juillet.
Toutefois, la ministre des Finances finlandaise a indiqué vendredi qu'il n'y avait pas de solution en vue dans la journée sur les garanties que Helsinki veut en échange de nouveaux prêts à la Grèce.
Et la ministre autrichienne des Finances, Maria Fektera, n'a pas eu peur d'attiser une nouvelle fois le feu, en affirmant qu'une faillite d'Athènes pourrait être préférable à un sauvetage trop onéreux, alors même que d'autres capitales s'escriment à rejeter cette option.
Pour les économistes du courtier Aurel BGC cependant, les attentes des marchés à l'égard de cette réunion "sont sûrement un peu trop fortes" et "la crise" de la dette en Europe "ne sera pas réglée ce soir (vendredi, ndlr)".
Un constat partagé en Asie, où nombre d'analystes craignent que cette embellie soit de courte durée.
La Chine s'est voulue pour sa part rassurante, affirmant vendredi "soutenir" les efforts dans la zone euro pour résoudre la crise des dettes souveraines. Elle a aussi souhaité que de "nombreux pays" qui en font partie suivent le "rôle moteur" des banques centrales qui se sont mobilisées jeudi.
Réconfortant également, les annonces de la chancelière allemande Angela Merkel qui a déclaré que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) allemand serait "plus proche de 3% que de 2,5%" cette année, alors que les inquiétudes sur les répercussions du refroidissement de l'économie mondiale sur la croissance allemande, très dépendante de l'export, se font de plus en plus vives.
Les Bourses asiatiques ont clôturé vendredi en hausse, Tokyo terminant sur une forte progression de 2,25%, également soulagée par l'action concertée des banques centrales.
Jeudi soir cette action de la Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale des Etats-Unis, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque nationale suisse, a permis aux Bourses européennes et à Wall Street de progresser.
Les banques centrales se sont entendues pour soulager les banques européennes qui peinent à obtenir des liquidités en dollar, les prêteurs hésitant à leur faire confiance au vu de leur exposition aux dettes colossales de certains pays de la zone euro.
Cet approvisionnement est essentiel pour que les établissements européens puissent continuer à effectuer des prêts aux entreprises et aux ménages.