Netflix, l'ancienne coqueluche des marchés boursiers américains traverse décidément une passe difficile. L'action du spécialiste de la vidéo à la demande sur internet et de la location de DVD par courrier décale à la baisse de 13,5% à 180,56 dollars après avoir abaissé ses prévisions d'abonnés aux Etats-Unis pour le troisième trimestre. Résultat, l'action ne progresse plus que de 2,8% depuis le début de l'année. La société est victime de sa décision d'avoir abandonné son offre illimitée permettant à la fois de regarder des films en streaming et de louer des DVD par Internet.
Cette décision avait été vivement critiquée par ses abonnés.
Netflix vise désormais 21,8 millions d'abonnés pour le streaming, contre 22 millions auparavant et 14,2 millions pour la location de DVD, à comparer avec 15 millions auparavant. Au total, son portefeuille d'abonnés s'élèverait à 24 millions, à comparer avec un objectif de 25 millions et 24,6 millions à la fin du deuxième trimestre.
La firme de Los Gatos (Californie) avait annoncé une forte hausse de ses tarifs en juillet avec la séparation de ses abonnements illimités streaming et DVD. Le groupe a lancé un nouvel abonnement illimité pour les DVD reçus par la poste pour 7,99 dollars par mois pour un DVD à la fois et un abonnement à 11,99 dollars pour 2 DVD. Le prix de l'abonnement streaming est maintenu à 7,99 dollars par mois. Un abonné doit donc payer 15,98 dollars pour disposer à la fois du streaming et de la location physique, ce qui représente une hausse de 60% par rapport au tarif précédent de 9,99 dollars.
Netflix a indiqué qu'il restait convaincu que sa décision de scinder ses services était la bonne décision stratégique à long terme.
Selon JPMorgan, Netflix souhaite utiliser les bénéfices supplémentaires obtenus grâce à la hausse des prix de la location de DVD pour augmenter la qualité et le volume du contenu disponible en streaming. L'objectif étant d'attirer ainsi de nouveaux clients, avec à la clé une croissance des profits permettant d'accroître encore la librairie de contenus du groupe.
Mais les récents déboires du groupe, notamment la décision de Starz de ne pas renouveler son accord de distribution, jettent un doute sur le maintien de ce cercle vertueux. D'autant plus que Netflix est confronté à la concurrence d'acteurs de poids, à l'image d'Amazon.com. Ce dernier teste une nouvelle version de son site qui mettrait en valeur les produits dématérialisés, comme les livres électroniques, la musique, la vidéo...
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier.