
La Bourse de Paris a repris des couleurs jeudi, terminant en forte hausse et repassant au-dessus des 3.000 points, rassurée par l'annonce de mesures exceptionnelles des grandes banques centrales pour soutenir le secteur bancaire et l'espoir d'avancées sur le dossier grec.
Le CAC 40 a gagné 96,48 points à 3.045,62 points, dans un volume d'échanges de 4,193 milliards d'euros. Il signe sa troisième séance de hausse consécutive.
Le marché parisien a passé la journée dans le vert mais a nettement accéléré la cadence, prenant plus de 4% après l'annonce de l'action coordonnée de plusieurs banques centrales.
La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale des Etats-Unis, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque nationale suisse vont mettre à disposition des banques des liquidités en dollars, via des opérations sur trois mois, pour couvrir les besoins au-delà de la fin d'année.
"C'est une très bonne surprise. Un signe très fort, enfin, de coordination entre les banques centrales", souligne Dov Adjedj, vendeur d'actions chez Aurel BGC.
Cette annonce intervient alors que les banques, notamment françaises, faisaient l'objet d'inquiétudes sur les marchés, quant à leur capacité à se financer en dollars.
Les valeurs bancaires se sont envolées grâce à ces mesures, notamment BNP Paribas (+13,38% à 30,05 euros), suivie de Crédit Agricole (+5,89% à 5,52 euros) et Société Générale (+5,44% à 18,33 euro).
"Pour l'instant, il faut que le marché digère l'information. La confiance ne revient pas en un claquement de doigts", tempère Arnaud de Champvallier, gérant chez Turgot Asset Management, d'autant que "Lagarde souffle un peu le froid après le chaud des banques centrales".
La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a affirmé jeudi que les économies occidentales étaient plongées dans un "cercle vicieux" aggravé par "les atermoiements des dirigeants" politiques.
Reste qu'"avec les banques centrales et la Grèce, on sent qu'une action politique se met en place. C'est ce qu'attend le marché", indique le gérant.
L'Allemagne et la France ont exclu mercredi toute sortie d'Athènes de l'Union monétaire et le Premier ministre grec Georges Papandréou a fait part de sa détermination à tenir ses engagements sur son programme d'austérité.
Par ailleurs, après des mois de blocage entre le Parlement et les gouvernements européens, un accord de principe pour durcir le Pacte de stabilité et la discipline budgétaire commune dans l'Union européenne face à la crise de la dette a été conclu à Strasbourg dans la matinée.
Le marché attend surtout beaucoup de la réunion informelle, vendredi en Pologne, des ministres et banquiers centraux de l'Union européenne, à laquelle le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner doit participer.
Ce rendez-vous doit en principe permettre de surmonter les obstacles restants à la mise en oeuvre du second plan d'aide à la Grèce décidé par l'Union européenne le 21 juillet.
"L'adoption du plan du 21 juillet est une priorité", souligne Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC.
Les statistiques macroéconomiques pourtant décevantes publiées outre-Atlantique n'ont pas réussi à décourager les investisseurs, focalisés sur la crise de la dette.
La production industrielle des Etats-Unis a ralenti nettement sa hausse en août, l'activité manufacturière de la région de New York est en baisse en septembre pour le quatrième mois d'affilée, et les inscriptions au chômage ont progressé.