Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi qu'il allait accorder à la Côte d'Ivoire, qui sort d'une grave crise post-électorale, un appui financier de plus 600 millions de dollars, et a réclamé la tenue des élections législatives promises pour la fin d'année.
Cet appui (616 M USD), au titre d'une Facilité élargie de crédit (FEC), sous réserve de l'approbation du conseil d'administration du Fonds en novembre, devrait s'étendre jusqu'en 2014, a expliqué le FMI au terme d'une mission de deux semaines à Abidjan.
"La reprise a été plus rapide que prévu, la production industrielle de juin ayant atteint 95% du niveau de l'année précédente, contre 50% en avril", s'est félicitée devant la presse Doris Ross, chef de la mission conjointe du FMI, de la Banque mondiale (BM) et de la Banque africaine de développement (BAD).
"L'actuelle campagne agricole devrait être solide" chez le premier producteur mondial de cacao, a ajouté Mme Ross.
Pour le FMI, le principal objectif est de "reconstruire l'économie après des années de crise intérieure, caractérisée par un faible niveau d'investissement, de croissance et d'emploi".
Le gouvernement doit "améliorer l'environnement sécuritaire, notamment la circulation des biens et des personnes, et mener à bonne fin les élections législatives" prévues au plus tard le 15 décembre, a prévenu l'institution.
La BM a approuvé un appui budgétaire de 150 millions de dollars et un don de 50 millions pour le financement d'un projet en faveur de l'emploi des jeunes.
Cette opération est une "part d'un programme exceptionnel que la BM entend mettre en place en faveur de la Côte d'Ivoire", a expliqué son représentant, Emmanuel Noubissie Ngankam.
Le ministre ivoirien de l'Economie, Charles Diby Koffi, a salué le redressement progressif de l'économie, avec un "niveau de récession qui a été ramené en 100 jours à -5,8%, contre -7,5%". "La descente aux enfers a été freinée, notre économie réagit bien", a-t-il souligné.
En juillet, le FMI a repris son aide à la Côte d'Ivoire, suspendue pendant la sanglante crise post-électorale close avec l'arrestation de l'ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril, en décaissant 129 millions de dollars.