(AOF / Funds) - "La volatilité actuelle et la hausse des spreads n'a rien à voir avec les fondamentaux des entreprises. Les aspects techniques liés à la négociation de gré à gré a une importance non négligeable, surtout en Europe dans des marchés nerveux. Les bid-ask s'écartent fortement. En Europe, les difficultés des banques, l'indécision des politiques et la taille plus petite du marché ont amplifié les mouvements de marché", note Eric Pictet de Muzinich & Co.
"Cependant, les bénéfices des sociétés calculés en pourcentage du PIB n'ont jamais été aussi élevés aux Etats-Unis depuis 1942. Le niveau des spreads actuels suggère que les investisseurs sont bien protégés contre la perte en capital due à des défauts. Le taux cumulé historique médian sur 5 ans est de 18%."
"Même si le taux de défaut cumulé atteignait 30% sur cinq ans (2 à 3% sont attendus en 2011 et 2012), le taux de rendement interne serait de 4,6% si le taux de recovery était de 20% (pourcentage en dessous de la moyenne historique) et si les défauts étaient distribués également dans le temps.
Les spreads actuels anticipent un taux de défaut de plus de 7% sur les douze prochains mois."
"La classe d'actif n'a pas besoin d'une forte croissance pour bien performer. Historiquement, une croissance de 1 à 3% a été suffisante pour que la classe d'actif produise des performances autour du coupon. La question est désormais davantage politique. La situation est plus délicate en Europe qu'aux Etats-Unis non pas tant à cause du niveau de croissance mais de la difficulté qu'ont les banques à se financer et à la faiblesse de la gouvernance européenne."
"Muzinich & Co. ne ressent pas d'inquiétude particulière sur les crédits qu'elle détient en portefeuille. La volatilité n'a rien à voir avec les fondamentaux des émetteurs. Si la situation générale s'apaise, si la liquidité et la confiance dans le système financier revient, si les décisions politiques sont prises, même si la croissance demeure molle voire légèrement négative, les investisseurs sont aujourd'hui largement compensés pour le risque."